Pas de cas confirmé de coronavirus en Polynésie. Le gouvernement l’a confirmé ce lundi par la voix du ministre de la Santé Jacques Raynal : « Je répète et je dis qu’il n’y a aujourd’hui pas de cas de coronavirus en Polynésie française. Il faut que ce soit bien clair pour tout le monde et que toute information diffusée sur quelque média que ce soit qui viendrait contredire cette information que je viens de donnée et que serait donnée par un service hors de la santé, ne serait pas validée. »
« On peut se poser la question de savoir s’il n’y a pas une volonté de nuire ou de faire peur à la population «
Jacques Raynal, ministre de la Santé
Et le Pays met en garde les personnes qui diffusent de fausses informations. Le gouvernement pourrait être amené à porter plainte. « J’ai été particulièrement interloqué par une information diffusée en fin de semaine dernière. Soi-disant une personne était hospitalisée dans une clinique de la place avec le coronavirus. D’abord, le seul fait qu’elle soit dans une clinique de la place n’était pas tout à fait conforme à nos recommandations puisque c’est l’hôpital qui est mis en alerte et qui possède les moyens de mettre à l’isolement (…) D’après mes informations, cette information sur laquelle on m’a interrogé plusieurs fois a été diffusée par quelqu’un qui travaille dans la santé (…) On peut se poser la question de savoir s’il n’y a pas une volonté de nuire ou de faire peur à la population. (…) J’étudie une possibilité de porter plainte. »
Diffusion de fausses nouvelles : 5,4 millions de Fcfp d’amence
« La diffusion de fausses nouvelles, est un délit puni de 45 000 euros (environ 5,4 millions de Fcfp) d’amende, à condition qu’il y ait un trouble de l’ordre public. (…) : quand cela amène les gens à se révolter, à manifester… Si cette fausse nouvelle amène des scènes de violences ou des situations dans lesquelles les gens portent atteinte aux biens ou aux personnes, c’est un trouble de l’ordre public. (…) La diffusion de fausses nouvelles ou de nouvelles vraies mais détournées de leur contexte, peut constituer un délit et expose les gens qui s’y livrent à une sanction. Pas seulement ceux qui rédigent, mais aussi ceux qui publient, comme les plateformes. Concernant les réseaux sociaux, il y a aussi un risque pour ceux qui signent le post et le mettent à disposition du public. (…) Ceux qui partagent les fausses informations, de mauvaise foi, alors qu’ils savent que ce sont des mauvaises informations, ils constituent alors un nouveau délit, puisque le fait de partager c’est de publier à nouveau donc de rendre publique une information, même si c’est un groupe fermé. Cela peut aussi être considéré comme une complicité de délit de diffusion de fausse nouvelle » explique l’avocat Philippe Neuffer. Il précise également qu’il faut bien nuancer la diffusion de fausses nouvelles (« fake news ») de la diffamation qui cite nommément une personne.
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Le ministre de la Santé rappelle que les services de santé sont les premiers au courant et en capacité de diffuser les informations sur d’éventuels cas. « Je souhaitais rencontrer la presse aujourd’hui pour que les choses soient bien claires : les seuls intéressés pour diffuser les informations sur cette épidémie de coronavirus qui inquiète la population, c’est quand même les services de santé du Pays. Pourquoi ? Parce que nous sommes en état de vigilance extrême, en alerte sanitaire, nous avons même déclenché le plan blanc pour les structures d’accueil hospitalières qu’elles soient privées ou public. C’est-à-dire que les personnes qui sont dans les hôpitaux, les cliniques, sont sensibilisées à une éventuelle infection. »