Le 5 juillet 2016, la Civen (Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires) confirme par courrier qu’il allait bénéficier d’une indemnisation, car les cancers de sa femme ont bien été provoqués par les radiations liées aux essais nucléaires.
Là où le bât blesse, c’est que la femme d’Yves Conroy n’a jamais mis les pieds de sa vie à Moruroa et Fangataufa, et n’est jamais allée aux Gambiers. Elle a grandi à Raiatea, aux îles-Sous-Le-Vent et a vécu uniquement à Tahiti. C’est à dire hors du périmètre reconnu par la loi Morin pour bénéficier des indemnisations.
Le périmètre reconnu par la loi Morin englobe Moruroa, Fangataufa et les zones dites à risques que sont, la presqu’île deTahiti, les Gambier et les atolls de Tureia, Pukarua et Reao.
Pour l’association, cela ouvre le champ d’indemnisation à tous les habitants de la Polynésie. C’est pour cela qu’elle compte mettre en place cellule d’aide aux familles de personnes victimes des retombées des essais nucléaires pour que tous les Polynésiens atteints des maladies répertoriées sur la liste de la loi Morin, puissent monter un dossier de demande d’indemnisation.
Pour Auguste Uebe-Carlson, président des 193, « Un des objectifs importants de ce jour, est la création d’une cellule de réparation et d’accompagnement de toutes les victimes liées aux essais nucléaires. (…) D’ici la fin de cette année, nous allons proposer des séminaires de préparation et de mise en place pour bien comprendre les démarches à suivre et en janvier 2017, nous ouvrons cette cellule d’accompagnement. »
Cette cellule est destinée à toutes les victimes en Polynésie, et non pas uniquement à ceux ou celles qui ont travaillé à Moruroa et Fangataufa et dans les zones dites « à risques ». Pour l’association, « Tous les archipels sont concernés ».
Douze ans après le décès de sa femme, le combat continue. « Maintenant, je me dois d’aider les autres à faire leur dossier ».