Accompagnée de quelques amis, Danielle Badero a manifesté ce jeudi matin devant le tribunal de Papeete. À bientôt 60 ans, et atteinte de la maladie de Parkinson, elle se dit fatiguée par le bras de fer qui l’oppose aux locataires de la maison qu’elle a achetée il y a un peu plus d’un an. Une belle et grande demeure dans laquelle elle n’a toujours pas pu poser ses valises car les occupants refusent de quitter les lieux.
« Ils ne veulent pas partir. Ils s’accrochent à la maison alors qu’ils pourraient louer ailleurs, regrette-t-elle. Et l’une des occupantes, quand je lui ai dit : je suis malade, laisse-moi rentrer chez moi. Elle m’a dit : va crever dans ton coin. »
Contacté, l’avocat des locataires estime que le bail de ses clients est en bonne et due forme et précise qu’ils s’acquittent chaque mois d’un loyer de 260 000 Fcfp. Il ajoute que Danielle Badero a saisi ces derniers mois par trois fois le juge des référés, et que le magistrat l’a déboutée de chacune de ses demandes. Une injustice selon elle.
– PUBLICITE –
« Les lois ne sont pas adaptées, dit-elle. C’est pour les pauvres gens qui perdent leur boulot, c’est pour les pauvres gens qui sont en difficulté que la loi protège les locataires. Dans ces cas-là, ça se comprend. Mais là j’ai l’impression qu’ils n’entrent pas du tout dans ce cas de figure. »
Usée par ce conflit, Danielle en appelle aujourd’hui aux plus hautes autorités du Pays. « Je pense que la personne la plus appropriée pour m’aider, c’est Edouard Fritch, estime-t-elle. Je l’appelle au secours, que je puisse rentrer chez moi dans ma maison. Qu’il m’aide, qu’il fasse quelque chose. »
Au vu de la situation, l’avocat des locataires explique que ses clients sont prêts à libérer la maison. Ce qui sera fait selon lui dès qu’ils auront trouvé une location qui leur convient. Certains protagonistes de l’affaire s’interrogent toutefois sur la personnalité de la sexagénaire. En 2013, elle avait en effet été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour avoir séquestré sa fille en métropole. Et les experts avaient dépeint lors du procès une femme « psychorigide ».