Le centre de tri postal est le nouveau décor de leur quotidien et surtout celui d’une réinsertion professionnelle. Abel et Keremo ont rejoint l’équipe des agents du centre de tri de Fare rata. Une nouvelle vie pour ces deux hommes après respectivement 8 et 5 ans dans la rue.
« C’est un nouvel équilibre, un chapitre de ma vie qui se referme aussi, confie Abel. Une nouvelle vie qui commence. Là où on m’a placé, je suis très bien. Je suis heureux ici »
Cette réinsertion a nécessité un suivi individualisé avec l’association Te torea.
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Avant d’intégrer le centre de traitement du courrier, Abel s’est formé en CAE jardinage il y a deux ans. Mais cette formation ne lui a pas permis de décrocher un poste.
Le CAE du projet hackaton solidaire s’est alors révélé comme une porte de sortie.
Pendant un an, Abel s’est formé sur le tas, entre les colis et les lettres à transporter. Et sa motivation n’est pas passée pas inaperçue. « Il faut beaucoup de bonne volonté, beaucoup de motivation, admet William Vivish, chef du centre de traitement du courrier de Fare Rata. Une forme physique qui puisse convenir et leur permettre de réaliser les tâches tous les jours. Que ce soit de la manutention sur l’aéroport, au niveau du port avec les différentes goélettes, mais également au sein du centre. »
Le projet Hackathon Solidaire valorise le potentiel et la résilience de ces personnes qui ont connu des parcours de vie difficile. Les deux anciens sans abri ont passé des entretiens de recrutement pour intégrer le monde du tri postal. « Ils viennent de rentrer dans un processus. À eux de nous dire s’ils veulent continuer, progresser et à nous ensuite de leur proposer des choses ».
Cadeau de Noël avant l’heure, Abel a été titularisé avec un CDI début novembre. « Je veux faire passer un message à ceux qui ont la volonté de s’en sortir, qui sont dans le même cas que moi. On peut y arriver avec de la volonté, de la patience. Dans chaque chose qu’on entreprend, il faut s’accrocher ».
Keremo, lui, est en CDD et poursuit sa formation. En parallèle, les deux hommes ont trouvé un logement avec l’AISPF, l’agence immobilière sociale. De quoi écrire un nouveau chapitre de leur vie.