De l’atelier d’agro-transformation aux assiettes, le développement du manger local

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Des produits du fa’a’apu enfin servis dans l’assiette des enfants du fenua : c’était déjà l’objectif du gouvernement Fritch et de la loi de Pays du 11 janvier 2022, qui imposait aux cantines scolaires un quota minimum de produits du jardin. Aujourd’hui, grâce à l’accès aux outils transformateurs et à l’accompagnement des agro-transformateurs, le gouvernement Brotherson veut ouvrir de nouvelles opportunités économiques et tendre vers l'autonomie alimentaire.

Publié le 18/02/2025 à 16:40 - Mise à jour le 18/02/2025 à 17:49

Des produits du fa’a’apu enfin servis dans l’assiette des enfants du fenua : c’était déjà l’objectif du gouvernement Fritch et de la loi de Pays du 11 janvier 2022, qui imposait aux cantines scolaires un quota minimum de produits du jardin. Aujourd’hui, grâce à l’accès aux outils transformateurs et à l’accompagnement des agro-transformateurs, le gouvernement Brotherson veut ouvrir de nouvelles opportunités économiques et tendre vers l'autonomie alimentaire.

Du fa’a’apu aux cantines scolaires, la distance se réduit. Neuf structures co-financées par le Pays et l’État se sont positionnées pour ouvrir leur atelier d’agro-transformation, processus de transformation des produits agricoles bruts en produits finis ou semi-finis à des fins de consommation. Deux d’entre elles sont en service depuis quelques mois, à Atimaono.

Elles proposent des biscuits sucrés ou salés à base de farine de uru, de coco, de manioc ou de patate douce. « Le but pour nous, c’est de produire localement, mais c’est aussi d’éduquer les consommateurs à mieux choisir leurs différents produits avec de préférence pour des produits sans emballage, souligne Ornella Lichon, agro-transformatrice de Fenua smart. On a véritablement envie de promouvoir la consommation en vrac pour ensuite diminuer les déchets à recycler » .

Tout est calculé au gramme près. Après la pesée, direction le pétrin, où sont concoctés les crackers à la farine de ‘uru. « On a voulu mettre en valeur la farine de ‘uru et le bon goût du ‘uru. On a du cookie coco choco à base de farine de coco, du coco râpé, et là on a utilisé des chocolats du Vanuatu » , ajoute Ornella. 

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Dans l’atelier voisin de Ma’a Tahiti Hotu, Nicky Verghnes travaille les mêmes produits, mais pas pour le même public. Fort de trois ans d’expérience dans la préparation de ma’a tahiti au four tahitien, il s’approvisionne aujourd’hui auprès d’une dizaine d’agriculteurs. De quoi fournir 1 à 2 tonnes de denrées aux écoles de Teva i uta, Taiarapu est, Bora bora et Paea, soit 5 800 élèves.

« Je pense que c’est une mission de vie. On a analysé un peu le marché, les problématiques du côté des agriculteurs et du côté des cantines. On est venu apporter des solutions (…) après trois ans je pense qu’on est sur la bonne voie. On est viable pour du long terme » , assure-t-il.

Ce mardi, son atelier doit traiter et conserver 200 kilos de patate douce en chambre froide. Un produit local qui, il l’espère, détrônera la pomme de terre dans les assiettes des écoliers. « C’est juste un choix aussi au niveau de nos tavana qui ont cette responsabilité des cantines scolaires, primaire et élémentaire, rappelle-t-il. Qu’est-ce qu’on veut donner à nos enfants ? Au lieu de donner des pommes de terre, des produits importés, on a nos produits à nous » . Chaque semaine, Nicky livre 500 kilos de fruit à la cuisine centrale de Teva i uta en plus des produits par période.

« Nous avons du ‘uru partout, des bananes, du taro, des maniocs un peu partout dans toute notre Polynésie, s’enthousiasme le maire de Teva i Uta Tearii Alpha. Si nous valorisons ces dits produits autrement, que nous les mettons dans un circuit de commercialisation organisée, nous allons réussir notre pari et lier l’alimentation à la santé . Si nous arrivons à mettre ces produits dans les assiettes des enfants, nous allons réussir dans une seconde étape à amener ses produits dans les assiettes des familles » , avance-t-il.

D’ici juillet 2025, le maire de Tereheamanu accueillera un nouveau magasin d’alimentation qui mettra en valeurs les produits du fenua.

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