De plus en plus d’addicts à l’ice se tournent vers la Croix Bleue

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Tous les deux jours, une personne signe la Croix Bleue auprès de Père Christophe, pour sortir de sa dépendance à l’ice, selon la paroisse de la Cathédrale. TTNV a recueilli le témoignage d’une ancienne consommatrice et signataire

Publié le 27/02/2024 à 9:48 - Mise à jour le 27/02/2024 à 10:20

Tous les deux jours, une personne signe la Croix Bleue auprès de Père Christophe, pour sortir de sa dépendance à l’ice, selon la paroisse de la Cathédrale. TTNV a recueilli le témoignage d’une ancienne consommatrice et signataire


« Je n’avais plus rien parce que je vendais tout pour aller chercher ce truc (l’ice, Ndlr). Jusqu’à vendre mes affaires, mes linges… jusqu’à aller sur le trottoir… » explique une sans domicile fixe depuis plus de dix ans. Suite à la perte de la garde de ses deux enfants, elle a sombré dans l’ice. Mais aujourd’hui, la jeune femme a réussi à se libérer de sa dépendance à la drogue : « Vers 2018 – 2019, j’ai été voir Père Christophe, comme je suis croyante. Je prie beaucoup. Je sais que le Seigneur va m’aider. J’ai été voir Père pour signer. Et comme je respecte beaucoup le pacte avec Dieu, j’ai respecté le pacte un an ».

Au presbytère de la cathédrale, Père Christophe a le nez plongé dans ses graphiques. Chaque année, plus d’une centaine de personnes viennent le voir pour signer la Croix Bleue afin de lutter contre les addictions. Depuis cinq ans, le vicaire distingue l’alcool et l’ice. Et les chiffres interpellent, 29 personnes ont signé la Croix Bleue pour se défaire de leur addiction à l’ice et 27 pour l’alcool, depuis le début de l’année 2024 : « Ça fait une personne tous les deux jours. L’an dernier, la moitié des personnes qui sont venues signer sur 160, ont signé pour l’ice. Et là, on est pratiquement à la moitié. On est à deux tiers. On ne peut pas parler de statistique. Mais c’est une photo de ce qui est une petite situation qui, à mon avis, interpelle ».


La Croix Bleue, créée par l’Église protestante suisse et introduite par les pasteurs missionnaires, s’est développée depuis une vingtaine d’années dans l’Église catholique en Polynésie. Si 90% des signataires vont jusqu’au bout de leur engagement, ce n’est pourtant pas une solution miracle : « Ce n’est pas de la magie, c’est un moyen qui appelle à la responsabilité de la personne parce que lorsqu’on vient signer, le prêtre ou le ministre qui reçoit n’est que témoin de cette signature, de cet engagement. C’est sûr qu’on est aussi une porte d’écoute pour les personnes qui vont venir nous rencontrer en face » explique Père Christophe.

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Si le nombre de signataires de la Croix Bleue augmente chaque année, c’est aussi parce que les consommateurs sont toujours plus nombreux, et surtout parce que beaucoup veulent sortir de leur addiction. Et la foi, reste l’une des voies possibles pour certains.

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