Délinquance liée à l’ice : Moetai Brotherson va écrire à Gérald Darmanin

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Réuni ce mardi, le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) de Polynésie française a dévoilé ses nouvelles orientations stratégiques face à l’augmentation des infractions liées aux stupéfiants et au fléau des violences intrafamiliales. Sa réponse : une coordination Pays-État plus poussée et la réaffirmation de l'ice comme ennemi public n°1.

Publié le 05/03/2025 à 14:00 - Mise à jour le 05/03/2025 à 17:27

Réuni ce mardi, le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) de Polynésie française a dévoilé ses nouvelles orientations stratégiques face à l’augmentation des infractions liées aux stupéfiants et au fléau des violences intrafamiliales. Sa réponse : une coordination Pays-État plus poussée et la réaffirmation de l'ice comme ennemi public n°1.

13 kilos d’ice saisis en 2024, c’est moins que les 24,2 saisis en 2023, mais c’est toujours trop, selon le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD), réuni ce mardi à la présidence. La lutte contre la délinquance liée au trafic de méthamphétamines au fenua demeure ainsi la priorité absolue du Conseil. Les répercussions de la consommation d’ice sont, sans surprise, directes sur l’autre problématique majeure abordée par le CLSPD, à savoir les violences intrafamiliales. En 2024, 2012 femmes ont été victimes de violences intrafamiliales, dont 1553 victimes de violences au sein de leur couple.

« Si on ne travaille pas ensemble (…) on n’arrivera pas à endiguer ces problèmes de délinquance et, on va dire, tout ce qui gravite autour, que ce soit les nuisances sonores, les addictions, les drogues, les mauvais comportements, les violences intra-familiales, tout ce qui constitue cette galaxie de la délinquance » , résume Moetai Brotherson. Parmi les demandes exprimées auprès du Pays, celle d’étendre les compétences des polices municipales. Des revendications qui devraient être portées au Beauvau des polices municipales, qui se poursuivent en mars en métropole. « On a eu l’exemple très concret qui nous a été donné par un des tavana présents. Si leurs agents saisissent une pipette sur un gamin dans la rue, ils n’ont malgré tout pas le droit de fouiller son sac ni de prendre son identité, et la démarche s’arrête là, note le président du Pays. J’ai suggéré au commissaire qu’on puisse envoyer une délégation de quelques tavana ou de chefs de polices municipales à ce Beauvau, pour que leur voix puisse y être entendue » .

Pour rappel, Moetai Brotherson a décidé d’affecter 250 millions de francs annuels à la lutte contre l’ice, dans la limite des compétences du Pays. Une enveloppe, qui pourra être augmentée les années suivantes, sera affectée aux structures du Pays, mais aussi au tissu associatif. Quant aux peines relatives à l’ice, le président du Pays s’apprête à adresser « un courrier très détaillé au garde des Sceaux » Gérald Darmanin, pour lui « expliquer (sa) vision des choses » , à savoir la demande d’une prise en compte plus stricte des circonstances aggravantes dans leur application. « Il y a aussi la classification de l’ice en substance particulièrement dangereuse, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, qu’on pourrait demander. Donc, il y a tout un dispositif complémentaire ou dispositif à existence sur lequel je pense qu’on peut s’exprimer » , conclut-il.

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Car l’ice est bien « le premier fléau » du fenua, appuie le Haut-commissaire Éric Spitz, qui tient à rappeler que le quantum des peines liées au trafic est deux fois supérieur en Polynésie par rapport à la métropole. « Le deuxième, un peu plus grand, c’est le trafic de cannabis. Et le troisième, encore plus grand, c’est l’alcool, parce que 100% des violences infrafamiliales le sont sur fond d’alcool » , note-t-il.

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