A 1400 kilomètres de Moruroa et Fangataufa, les îles des Australes n’auraient pas été épargnées par les retombées radioactives. Selon l’enquête Disclose, près de 5000 habitants de l’archipel sont susceptibles d’avoir été contaminés par les retombées de l’essai Pallas, en août 1973. Émile Vernier a tenu à se rendre jusqu’à Rimatara pour informer la population sur les démarches d’indemnisation. « Que ce soit Rimatara, Tahiti ou Tureia enfin dans tous les atolls où il y a eu des personnes qui sont malades. Moi je leur dis simplement, n’attendez pas, faites les demandes dès aujourd’hui. Et même quand l’ancien travailleur est décédé, on peut demander une indemnisation. Ce sont les ayant droits qui demandent. »
Le président le syndicat de défense des intérêts des retraités actuels et futurs (SDIRAF) rappelle que, depuis la table ronde de haut niveau sur le nucléaire organisée à Paris et à laquelle la délégation Reko Tika a assisté, une mission de suivi des conséquences des essais nucléaires a été créé fin 2021. Cette cellule doit justement aider les Polynésiens qui souhaitent solliciter le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen). Émile Vernier souligne qu’il ne s’agit pas d’une faveur. « Ce n’est pas un taparu, comme on dit. Ce n’est pas pour faire plaisir, on a droit parce que l’on a souffert«
A Rimatara, le message semble être passé. Les habitants comme Yoko et Rinia, par exemple, encouragent les populations des Australes à se faire dépister et à se renseigner auprès du Haut-commissariat de la République. Émile Vernier, quant à lui, espère que la mission viendra à la rencontre des habitants de Rimatara. Selon le syndicaliste, plus de 300 dossiers ont été traités en l’espace d’un an, contre 500 en près de 10 ans.
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