« Dès le mois prochain, tous les salaires augmenteront de 50 % ». Cette séquence du journal télévisé qui semble totalement réaliste est pourtant un « deepfake », une vidéo conçue de toute pièce par l’intelligence artificielle.
« On fait ce qu’on appelle du ‘Lip sync’, c’est-à-dire que l’on va synchroniser le texte qui a été généré avec la voix du présentateur. Il y a une modification de la vidéo qui est faite avec ses lèvres. Ensuite, on colle les 2 et cela donne ce résultat », explique Lucas Troncy, ingénieur en cybersécurité. « C’est quelque chose qui est très accessible, que l’on peut faire rapidement », ajoute-t-il.
Spécialisée en cybersécurité, l’entreprise pour laquelle Lucas travaille connaît bien ce genre de dérives. Son rôle consiste à protéger les données de ses clients. Et pour ce faire, l’intelligence artificielle s’avère être, aussi, un précieux outil.
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« Là où l’IA va être très forte, c’est pour analyser énormément de données. Là où l’humain va mettre 10 heures pour les analyser, l’IA le fera beaucoup plus rapidement et de manière assez fiable maintenant », constate l’ingénieur.
Une efficacité très pratique dans de nombreux domaines et notamment celui de la sécurité et de la surveillance.
« Aujourd’hui, on peut quasiment tout faire avec l’IA », explique Teiki Garreau, le responsable de l’entreprise, « on travaille notamment avec les communes sur la vidéo surveillance urbaine. L’intelligence artificielle permet, par exemple, de détecter les mouvements de foule, les bagarres. On peut également faire de la lecture de plaques d’immatriculation ».
Du côté des petits entrepreneurs, cet outil révolutionnaire est encore peu connu, à l’exception du très célèbre ChatGPT, la référence. Tahia Pavaouau, responsable marketing et communication, utilise l’IA pour adapter sa communication au public qu’elle souhaite toucher.
« Cela nous permet, par exemple, de reformuler un texte sur les réseaux sociaux. On lui donne l’idée principale et on essaye d’ajuster le texte pour cibler au mieux l’audience voulue », dit-elle.
Si l’utilisation de l’IA en Polynésie est encore marginale, elle suscite la curiosité croissante des entreprises. Ce mardi, elles étaient nombreuses à participer à une conférence de la CCISM destinée à tirer le meilleur de cette nouvelle technologie, sans en tomber dans les travers.