Après un dépôt de plainte ou une intervention des gendarmes à domicile, difficile de savoir quelles sont les démarches à suivre. Dans l’urgence, c’est une oreille et des informations sur les procédures qu’offrent les intervenants sociaux en gendarmerie, à l’instar d’Olivia Martin, basée à la brigade de Faa’a : « Nous, on intervient à chaud. Les gendarmes sont venus quelques jours avant ou quelques heures avant. La personne est souvent toujours en état de choc, elle a souvent encore des traces sur son corps, elle est souvent… meurtrie, en fait. Et elle a besoin, parfois, parce qu’il n’y a aucune obligation de me parler, elle a besoin parfois de déverser ça sans filtre pour que ça sorte, et qu’après, elle trouve la force d’aller faire toutes les autres démarches, d’aller vers les partenaires compétents qui eux, vont faire un suivi ».
Une fois les démarches sociales et judiciaires réalisées, les victimes ou les mis en causes ne sont pas livrées à eux-mêmes. Les 5 gendarmes de la Maison de protection de familles, qui travaillent en étroite collaboration avec les intervenants sociaux, prennent la relève. « À l’issue de ce suivi, au bout de 3 ou 4 mois, nous allons prendre la suite. Nous sommes séparés en secteur et chacun a son secteur, et nous rappelons toutes les victimes qui ont été suivies. Afin de voir si leur situation a évolué, si elles ont de nouvelles questions et aussi pour vérifier qu’il n’y a pas eu récidive et pouvoir agir en urgence si jamais c’est le cas » explique l’adjudant-cheffe Sandrine Demurger, à la tête de la Maison de protection des familles.
Jusqu’en 2021, un seul intervenant social exerçait au fenua. Depuis février 2022, leur nombre est passé à 5. Sandra Beaujard en fait partie, elle se déplace à Moorea et Taravao 3 fois par mois : « Ce renforcement permet d’appeler toutes les victimes de violences principalement, avant c’étaient plutôt les urgences qui étaient sollicitées. Là, maintenant, au nombre où on est, on peut vraiment appeler toutes les personnes ».
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Les intervenants travaillent également main dans la main avec plusieurs partenaires sociaux, comme la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE), l’association Polyvalente d’actions judiciaires ou encore l’association Vahine Orama. C’est le cas à la presqu’île, où l’on se réjouit de la hausse du nombre de travailleurs sociaux en gendarmerie : « Je peux dire que c’est vraiment quelque chose de super. Les victimes sont mieux accompagnées, et pas que les victimes, les auteurs aussi, car il faut penser à eux » indique Marie-Noëlle Epetahui, présidente de l’association Vahine Orama Tahiti Iti.
En 2021, la Maison de protection des familles de la gendarmerie a accompagné 1 144 victimes. Et depuis le début de l’année 2022, elle en a accompagné plus de 800.