Douze recrues pour la tour de contrôle de l’aéroport Tahiti-Faa’a d’ici fin 2025

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Pendant trois heures, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, le service de contrôle aérien de l’aéroport de Tahiti-Faa’a n’a pas pu être assuré. Une situation inédite, indirectement liée à des difficultés d’effectif au sein des services d’État de l’aviation civile. Si douze aiguilleurs du ciel recrutés seront opérationnels d'ici fin 2025, le Haut-commissariat évoque la possibilité d'un trafic aérien "momentanément contraint" les prochains mois.

Publié le 06/01/2025 à 17:21 - Mise à jour le 07/01/2025 à 16:04

Pendant trois heures, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, le service de contrôle aérien de l’aéroport de Tahiti-Faa’a n’a pas pu être assuré. Une situation inédite, indirectement liée à des difficultés d’effectif au sein des services d’État de l’aviation civile. Si douze aiguilleurs du ciel recrutés seront opérationnels d'ici fin 2025, le Haut-commissariat évoque la possibilité d'un trafic aérien "momentanément contraint" les prochains mois.

Une tour de contrôle sans contrôleur aérien : rare, mais pas impossible. C’est ce qui est arrivé dans la nuit de vendredi 3 à samedi 4 janvier, de minuit à 3 h du matin, l’un des quatre contrôleurs ayant signalé tardivement son incapacité à assurer son « quart » de huit heures et la continuité du contrôle. Leurs pauses dûment effectuées, ses collègues ont pu prendre le relai et assurer le départ et l’arrivée de 6 sur 7 vols, avec des retards de 30 min à 3h pour un vol ATN.

Sans surveillance directe de l’espace aérien, les services ont en effet dû prévenir toutes les compagnies au départ et à l’arrivée de Tahiti, les vols étant soit avancés soit retardés. Le pilote du 7e vol (un Qantas parti de Houston à destination de Sydney), lui, a volé en auto-information pendant 1h30, sur la base des données fournies par fréquence radio, pour continuer sa trans-pacifique « en toute sécurité jusqu’à la sortie de la zone » , indique le chef du Service de la navigation aérienne Gilles Perbost. L’appareil était suivi par les contrôleurs australiens et américains. D’habitude, les contrôleurs suivent entre 8 et 10 vols en même temps dans la zone. « Là, on a fait en sorte que de minuit à 3 heures, il n’y ait personne. Sauf ceux qui voulaient absolument traverser la zone, notamment ce Qantas, puisqu’il avait déjà décollé de Houston et ne pouvait plus modifier sa trajectoire » .

Un événement « exceptionnel » , acquiesce Gilles Perbost. « C’est une absence inopinée extrêmement tardive. Si un jour on est en manque de personnel et qu’en plus j’ai une absence inopinée, ça pourrait éventuellement se reproduire. Là, c’est quand même une conjonction de facteurs vraiment exceptionnelle qui n’a pas vocation à se reproduire. D’autant plus qu’on sera à un effectif nominal d’ici 6 mois » , ajoute-t-il.

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Une telle absence soulève en effet le problème de sous-effectifs au sein du service d’État de l’aviation civile, qui compte en temps normal 35 contrôleurs qualifiés pour la vigie à raison de 12 personnes par jour. Le service tourne actuellement avec 29 contrôleurs, suite à des départs anticipés de plusieurs d’entre eux vers d’autres affectations. « On a un nombre normalement suffisant de contrôleurs – 4 – pour gérer le trafic de nuit (…) on a un problème de RH en ce moment, qui sera résolu avec les recrutements et les formations en cours dans 6 mois » , conclut Gilles Perbost.

(Crédit Photo : TNTV)

Trafic aérien possiblement « contraint »

En effet, sur ces postes exigeants d’aiguilleurs du ciel – qui contrôlent, dans le cas de la Polynésie française, une zone de 12,5 millions de km² – 27 recrutements ont été effectués depuis 2020, et 12 nouvelles recrues seront opérationnelles d’ici fin 2025, indique le Haut-commissariat dans un communiqué. 4 contrôleurs qualifiés auront terminé leur formation pratique d’ici le mois de juin , 4 autres en décembre, et les 4 derniers vont être transférés à la vigie de Faa’a avant la fin du second semestre.

« Compte tenu des durées de formation des contrôleurs, l’effectif nominal de la tour de contrôle sera atteint à l’été 2025, précise le HC. D’ici à cette date, il est possible que le trafic aérien soit momentanément contraint dans le futur. À cet effet, le SEAC a d’ores et déjà pris contact avec les compagnies aériennes pour minimiser les impacts de ces possibles contraintes » , conclut le Haussariat.

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