Écoles immersives : le ministre annonce avoir constitué une « task force »

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Promotion de la langue, réformes, environnement, ou encore lutte contre le harcèlement scolaire. Ronny Teriipaia a détaillé les priorités du Pays et de son ministère dans sa lettre de rentrée. Inscrit au programme du Tavini durant la campagne électorale, le projet d'écoles immersives se met doucement en place. Le ministre annonce avoir réuni une équipe de 5 experts.

Publié le 04/08/2023 à 12:52 - Mise à jour le 05/08/2023 à 10:08

Promotion de la langue, réformes, environnement, ou encore lutte contre le harcèlement scolaire. Ronny Teriipaia a détaillé les priorités du Pays et de son ministère dans sa lettre de rentrée. Inscrit au programme du Tavini durant la campagne électorale, le projet d'écoles immersives se met doucement en place. Le ministre annonce avoir réuni une équipe de 5 experts.

À moins de deux semaines de la rentrée scolaire, Ronny Teriipaia a diffusé sa lettre de rentrée. Chaque année, ce courrier détaille les priorités du gouvernement en matière d’Éducation.

Nommé il y a près de 100 jours au sein du gouvernement Tavini, le nouveau ministre n’a pas l’intention de faire table rase du passé, écrit-il. Sa politique « s’appuiera sur ce qui a bien marché ces dernières années et sur la Charte de l’éducation ».

Ronny Teriipaia souhaite offrir aux Polynésiens « une école dans laquelle ils se reconnaissent, où ils se sentent valorisés et accompagnés pour apprendre, une école qui leur ressemble et qui les rassemble ».

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Promesse de campagne à laquelle tenait particulièrement le nouveau président du Pays Moetai Brotherson : les écoles immersives. « Pour mener à bien ce projet ambitieux, j’ai constitué un groupe ou une task force auprès de moi », annonce Ronny Teriipaia. Une équipe composée de cinq personnes
« expertes dans leurs domaines respectifs et qui seront chargées du dossier des langues et des cultures régionales et plus particulièrement du dispositif des écoles immersives ».

Des écoles dans lesquelles les enseignements seraient donnés en langue polynésienne. Le dispositif existe déjà dans l’hexagone, en Corse, en Alsace ou encore en Bretagne.

Une rencontre autour des himene tumu

Favoriser la langue… et mettre en avant les chants traditionnels. Le ministre souhaite intégrer les hīmene tumu dans les projets d’école et d’établissement.
« À l’image du heiva Taure’a dans le second degré, nous devrons être en mesure de faire chanter
nos chants traditionnels à l’ensemble des élèves de la Polynésie de la section des grands de maternelle à la terminale voire au-delà. Une rencontre autour des hīmene tumu sera organisée pour réunir les classes engagées dans cette dynamique »
, annonce-t-il.
Par ailleurs, l’enseignement optionnel du ‘ōrero, ouvrira en classe de seconde au lycée du Diadème Te Tara o Mai’ao de Pirae et sera évalué dans le cadre du baccalauréat en 2026.

Les réformes nationales appliquées au fenua

Les réformes de l’Éducation nationale pour les collèges et lycées professionnels seront appliquées en Polynésie.
« Dans chaque classe de sixième, une heure de soutien et d’approfondissement en français et en mathématiques sera inscrite dans l’emploi du temps des élèves. Toujours à l’emploi du temps des élèves de sixième, des plages horaires pour faire ses devoirs au collège seront inscrites.
Pour que les élèves se préparent à la rentrée après les longues périodes de vacances, des stages
de réussite seront organisés avant la reprise de janvier 2024 et avant la rentrée scolaire d’août 2024.
Dans le second degré, la priorité sera donnée au remplacement de courte durée.
Chaque professeur volontaire pourra être rémunéré dans le cadre du Pacte pour effectuer 18 heures
de remplacement dans sa discipline. »

Lancé par le gouvernement précédent, le projet de création d’un campus des métiers de la mer est toujours d’actualité. « Il permettra de mettre en réseau tous les acteurs de la formation aux nombreux métiers de la mer (pêche et transformation, aquaculture, maintenance, animation touristique, plongée…) et aux brevets ou certificats », explique le ministre qui exprime sa volonté de voir le projet aboutir.

Lutter contre le harcèlement scolaire

Avec le développement exponentiel des réseaux sociaux, la problématique du harcèlement scolaire grandit et prend un nouveau visage. Ronny Teriipaia souhaite que les établissements scolaires organisent « dans les jours suivant la rentrée une heure de sensibilisation sur la thématique
« harcèlement et réseaux sociaux » pour chaque classe. La participation au concours Non au
harcèlement (NAH) pour les collégiens et lycées et au concours Mascotte pour les plus jeunes doit
être fortement encouragée ainsi que la formation des élèves délégués. Le dispositif « Ambassadeurs
contre le harcèlement » sera à développer pour accompagner la mise en œuvre des protocoles de
circonscriptions et d’établissements »
.

Le numéro de signalement des faits de harcèlement, le 40 46 29 29, l’adresse [email protected] et le messenger « STOP harcèlement Pf » devront par ailleurs être affichés « dans tous les lieux fréquentés par les élèves, y compris dans les salles de classe, au réfectoire et à la vie scolaire. Un vade-mecum de prise en charge de l’enfant en danger va être diffusé ».

École et environnement

Faire entrer 100% des écoles et des établissements scolaires de la Polynésie dans une démarche globale de développement durable dans une échéance de trois ans… c’est l’objectif qu’a donné le ministre dans sa lettre de rentrée.

Le label E3D – École/Établissement en démarche de développement durable – « permettra de reconnaître la mobilisation coordonnée et cohérente de l’école ou de l’établissement dans des projets collaboratifs. Les labellisations existantes – « école en santé », « AME », « éco-école » … sont compatibles avec le label E3D ».

Ronny Teriipaia souhaite également « dans les écoles et établissements volontaires », la mise en place de « butte auto-fertiles pédagogiques et partagées » en partenariat avec Fare Rata. « Reprenant les principes des fosses de culture traditionnelles, les maite, ce type de permaculture est particulièrement adapté au contexte de nos îles ».

La lettre de rentrée du ministre de l’Education

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