Edouard Fritch:  » Je ne suis pas le porte-parole de la France, mais de ceux qui veulent vivre au sein de la République. »

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Publié le 02/10/2016 à 8:37 - Mise à jour le 02/10/2016 à 8:37

« Je suis un novice dans cette procédure  d’approche du comité des 24 » avoue Edouard Fritch interrogé dans les rues de New-York, « et donc je voulais ce matin prendre quelques informations sur l’ambiance à l’intérieur de ce comité. »Il y a tellement de choses à dire sur la Polynésie française et je ne disposerais que de quelques minutes pour le faire, et surtout savoir ce qui se dit aprés. »

Edouard Fritch sera le seul autonomiste à s’exprimer devant le comité des 24 de l’ONU, celle qui examine les questions de décolonisation. Il aura face à lui une quinzaine d’indépendantistes  polynésiens qui  voudront surtout convaincre que la Polynésie française doit être décolonisée, et que la France ne se conforme pas au droit international.

« C’est important que je sois là avec la représentation française à l’ONU (…) pour que je dise des choses qui aillent dans le sens souhaité par tout le monde. Car c’est la grande majorité des Polynésiens que je représente aujourd’hui » affirme le président de la Polynésie française. « Il faut qu’à l’ONU, ils aient une idée un peu plus vraie de la Polynésie française et de ce qui s’y passe réellement ».

Pour Edouard Fritch, la décolonisation n’est pas une urgence pour le Pays. « Je viens ici, parce que l’on ne peut pas laisser dire n’importe quoi sur la Polynésie. Mais je ne suis pas partie prenante. »

Pour l’homme fort du Pays, « Ce qui se passe ici à New-York concerne l’Etat français et l’ONU avec au milieu, les indépendantistes qui effectivement ont réussi à réinscrire la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser, mais c’est un problème d’état. »

« Ce qui est important derrière, c’est la résolution qui va être adoptée. Ce que j’essaie de rectifier dans l’immédiat, ce sont deux problèmes essentiels pour la Polynésie. Premièrement notre statut d’autonomie qui est aujourd’hui reconnu au niveau du Pacifique, c’est important (…) et la deuxième chose, il s’agit de certaines compétences qui sont exercées par la Polynésie et qui semblent ne pas être réellement dites ici ». Martelant, « J’ai agi seul au Forum du Pacifique, j’ai agi seul à Honolulu et j’agis seul lorsque je vais aux réunions internationales dans le Pacifique. »

Concernant la question du nucléaire, Edouard Fritch estime que la France a fait des efforts pour la reconnaissance du fait nucléaire, rappelant qu’ il « ne faut jamais oublier que nous avons, nous , Polynésiens accepté que Moruroa et Fangataufa soient à la disposition du CEP. Il y a une telle responsabilité des élus locaux dans cette affaire (…) qu’il faut privilégier la voie de la discussion avec  l’Etat, tant que l’Etat n’est pas fermé (…) »

Sur la France qui ne participe pas aux discussions à l’ONU, Edouard Fritch comprend.  « La France ne participe pas, parce qu’elle ne reconnaît pas la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser. C’est son problème. Mais je comprend que l’Etat français ne soit pas d’accord avec ce processus qui a été initié sans qu’elle soit réellement consultée et dans son dos. Oui, je comprend cette situation ».

Concluant, « Je ne suis pas le porte-parole de la France, je suis le porte-parole des autonomistes de la Polynésie française, de ceux qui réclament aujourd’hui de vivre au sein de la République française. »

 

Rédaction Web avec notre envoyé spécial Mike Leyral

Interview Edouard Fritch à New-York

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