Circuler en zone urbaine. Un acte banal qui demande pourtant beaucoup de patience pour les personnes à mobilité réduite. Chaque jour, Elouan Le Naour en fait l’expérience.
Atteint de myopathie de Duchenne, il traverse l’Est de Papeete en fauteuil roulant pour se rendre de la Fraternité Chrétienne au centre-ville. Quelques centaines de mètres qui relèvent parfois du parcours du combattant.
« C’est toujours le même chemin et les obstacles peuvent être différents selon la journée. Aujourd’hui, par exemple, c’est plutôt une belle journée. Il n’y a pas eu de problème de scooters mal garés ou de dépotoirs sauvages. Cela m’est déjà arrivé de rencontrer en chemin un frigidaire », témoigne le jeune homme.
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Les derniers aménagements réalisés ont tout de même sécurisé les abords des routes. Mais les incivilités perdurent.
« Quand il faut passer sur les trottoirs, il y a tout le temps des voitures qui gênent. Il y a des personnes en fauteuils roulants qui font des sorties pour évaluer l’accessibilité et les difficultés qu’elles rencontrent », explique Nadia Urahutia, éducatrice spécialisée à la Fraternité Chrétienne.
« Certains trottoirs sont légèrement plus accessibles que d’autres », constate Elouan, « les fins de trottoirs ont été changées par des pentes. C’est beaucoup mieux ».
Et quoi qu’il arrive, le jeune homme trouve toujours une solution : « Pour aller dans les endroits clés, il y a toujours un chemin ou un moyen. Il n’est pas toujours évident. Parfois, il faut passer par d’autres chemins qui donnent lieu à des trajets beaucoup plus long et dangereux ».
Titulaire d’une Licence, Elouan multiplie les tentatives pour parvenir à s’insérer durablement sur le marché du travail.