En 2022, nous étions 278 800 en Polynésie. Un chiffre qui confirme « le ralentissement démographique observé depuis une vingtaine d’années », selon l’ISPF. Ce « fléchissement s’explique à la fois par la baisse du solde naturel ainsi que par un solde migratoire apparent négatif », selon l’Institut.
Le déficit du solde migratoire apparent augmente donc par rapport à la période précédente (2012-2017). Mais « les soldes naturels sont eux positifs et supérieurs au déficit migratoire. C’est ce qui permet à la population de Polynésie française de continuer de croître », note l’ISPF.
Reste que cette croissance est « en ralentissement continu depuis 1988 », essentiellement en raison de « la baisse de la natalité et à la hausse du déficit migratoire ». La croissance de la population est ainsi « passée de + 2,5 % en moyenne annuelle entre 1983 et 1988 à + 0,6 % entre 2007 et 2012, et + 0,2 % entre 2017 et 2022 ».
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Le nombre de départs du fenua est en effet supérieur à celui des arrivées. Les « jeunes en âge de travailler sont plus nombreux qu’auparavant » à quitter la Polynésie (1 sur 5). Les arrivants sont aussi plus nombreux, « mais pas suffisamment pour combler le déficit ».
« Entre 2017 et 2022, 20 900 personnes ont quitté la Polynésie française et 14 050 s’y sont installées, ce qui représente un solde négatif de 1 350 personnes par an », constate l’ISPF. En moyenne annuelle, c’est donc « 1,5 % de la population de 2017 » qui a quitté le fenua. Il s’agit du chiffre « le plus élevé enregistré en Polynésie française ».
« Au cours des différentes périodes intercensitaires, le nombre de départs a fortement évolué, passant de 2 400 entre 1996 et 2002 à 3 800 entre 2007 et 2012 », indique l’Institut.
Outre les plus jeunes, « une seconde vague de départs moins forte, mais notable » concerne les 40 à 49 ans. 6,9 % d’entre eux ont quitté le territoire entre 2017 et 2022. Sur les 20 900 personnes étant parties du fenua, 60 % d’entre elles étaient nées en Polynésie.
Pour ce qui est des arrivées, ils sont 14 050 à avoir posé leurs valises au fenua entre 2017 et 2022, « soit 5,0 % des 278 800 personnes résidentes ». « 85 % vivent en famille et 15 % des personnes sont seules ». En outre, 15 % de ces arrivants sont natifs de Polynésie française et 11 % (soit 1 600 personnes) ne le sont pas « mais vivent dans un noyau familial constitué d’au moins une personne native arrivée au fenua sur la même période ».
Davantage de retours des natifs
L’ISPF constate aussi que les retours de natifs sont plus nombreux que par le passé. Ainsi, sur les 14 050 arrivants entre 2017 et 2022, 2 150 sont nés en Polynésie, soit une hausse de « 32 % entre les périodes 2012-2017 et 2017-2022 ». 73 % d’entre eux arrivent de France hexagonale, les autres étant en provenance de Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna, du Canada ou d’autres territoires d’outre-mer.
« Concernant les 11 900 personnes arrivées entre 2017 et 2022 et nées hors de Polynésie française, 82 % sont nées en France hexagonale, 6,6 % dans un autre territoire ultramarin et 12 % à l’étranger », souligne l’ISPF.
Ces arrivants se concentrent sur « deux grandes classes d’âge : des actifs en âge de travailler et des plus jeunes de moins de 15 ans ». Les natifs de Polynésie « ont majoritairement entre 25 et 39 ans ». Les non natifs « en âge de travailler sont également sur-représentées ». Ainsi, « les 30-44 ans représentent 32 % d’entre eux, contre 23 % des personnes présentes en 2017 ».
L’ensemble de ces arrivants, natifs et non natifs, dispose également « de niveaux de diplôme plus élevés que la population résidente présente en 2017 ».
« Les personnes en emploi arrivées au fenua sur la période 2017- 2022 sont proportionnellement plus nombreuses à être cadres ou à occuper des professions intellectuelles supérieures que les personnes résidentes en 2017 (32 % parmi les arrivants contre 10 % de la population résidente de 2017) », rapporte l’Institut.
Pour ce qui est du taux d’emploi, celui des « personnes arrivées sur le territoire entre 2017 et 2022 est plus élevé que celui des autres résidents ». Ainsi, « 68 % des arrivants de 15 ans et plus occupent un emploi contre 46 % des personnes résidentes en 2017 ».
« Le taux d’emploi des personnes natives de Polynésie française est de 63 %, il est de 69 % parmi les arrivants non natifs de Polynésie française. Le taux d’emploi des arrivants natifs a augmenté de 4 points, alors que celui des non natifs est stable », note encore l’ISPF.
Pour les arrivants « ayant un niveau de diplôme supérieur au baccalauréat », ceux nés en Polynésie « ont un taux d’emploi supérieur » (82 % contre 79 % pour les non natifs).
Ils occupent aussi « plus souvent » un poste dans la fonction publique que dans le secteur privé, « en particulier lorsqu’ils ne sont pas natifs de Polynésie française ».