À l’autre bout du fil : une personne signale une situation préoccupante. Cela peut-être une femme battue, un jeune homme victime d’agression sexuelle ou encore un voisin témoin. Nous sommes à la cellule de signalement de la Direction des Solidarités de la Famille et de l’Égalité (DSFE). Les trois agents qui la constituent reçoivent malheureusement de plus en plus d’appel. « Depuis 2019 déjà, on a ressenti une recrudescence d’informations préoccupantes et de signalements, et encore plus avec le contexte sanitaire. Et du fait que les familles étaient démunies financièrement, nous avons remarqué également une recrudescence de violences conjugales qui impactent bien évidemment les enfants au foyer puisqu’ils deviennent témoins directs de ces violences » explique Moeata Mu, chargée de signalements à la Cellule de Recueil d’Informations Préoccupantes (CRIP).
Pour améliorer la prise en charge des nombreuses victimes de violences, la DSFE a demandé le déploiement du dispositif national au fenua. Chose faite, puisqu’il est désormais possible pour tout appelant polynésien d’avoir recours au 119. Chaque appel sera réceptionné par une équipe de spécialistes basée en métropole, avant d’être redirigé selon les cas de figure.
Si la victime n’est pas en danger immédiat, la DSFE procède à une évaluation sur le terrain. En revanche, « si la situation est grave, les travailleurs sociaux vont transférer l’appel au parquet de Polynésie. Le parquet va transférer ensuite l’appel aux gendarmes, au Samu ou aux pompiers qui sont au courant de ce dispositif qu’est le 119 » indique Jean-François Lonfat, chargé de communication à la DSFE.
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Rien qu’en 2018, le dispositif a permis la prise en charge de plus de 49 000 enfants sur l’ensemble du territoire national.