TNTV : Une condamnation aux USA n’empêche pas d’exercer dans l’éducation au fenua (…) c’est une possibilité qui vous interpelle.
Titaua Frogier, secrétaire générale ajdointe Se-Unsa : « Évidemment, une telle situation ne peut qu’interpeller sur l’absence de l’automaticité de l’entraide judiciaire entre la justice américaine et la justice française. Cette absence pose problème. D’un point de vue moral, évidemment, il est difficile de ne pas s’inquiéter, en tant que parent d’élèves ou même en tant que personnel, face à une situation qui pourrait mettre en danger les élèves qui nous sont confiés. En tout état de cause, c’est le droit qui doit s’appliquer. Et chacun doit faire son métier. Si la procureure peut se saisir de la situation, à elle de le faire. S’il y a un vide juridique, c’est au législateur de se saisir de la situation » .
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TNTV : Et vous les avez cités, mais on pense aux parents également. On imagine que l’affaire va susciter des inquiétudes. Comment les rassurer ?
T.F : « Au-delà de la situation que vous décrivez, du fait divers que vous traitez, il existe une procédure. Lorsqu’un parent d’élève ou d’élèves fait un signalement d’un comportement qui est inadapté de la part d’un personnel de l’éducation, il le signale à la direction de son établissement, laquelle peut saisir le ministre de l’Éducation locale, qui, selon les faits, la gravité, peut interpeller le vice-recteur sur le sujet. Une enquête administrative serait menée. Éventuellement, une commission disciplinaire serait réunie, convoquée » .
TNTV : À votre connaissance, il y a eu des cas similaires en Polynésie ?
T.F : « La commission disciplinaire est convoquée pour ce type d’agissement. Et lorsque la justice est passée, il n’y a pas d’hésitation à avoir. On ne met pas en danger des élèves » .
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TNTV : Donc, il est préférable de saisir la justice directement ?
T.F : « J’encourage les parents à saisir la justice lorsque les faits sont avérés. Je signale à tout hasard qu’un fonctionnaire qui a connaissance d’un délit ou d’un crime, selon l’article 40 du Code pénal, doit le signaler » .
TNTV : Autre sujet : récemment, le syndicat de la fonction publique a saisi le tribunal administratif pour faire annuler la réforme des rythmes scolaires (décision attendue le 15 avril – ndlr). Il a dénoncé une réforme instaurée à la va-vite et sans réelle concertation. Êtes-vous du même avis ?
T.F : « En réalité, la requête déposée par le syndicat de la fonction publique repose sur un argument de forme. Le CTP autonome, dans lequel siège ce syndicat, n’a pas été saisi de la question. C’est pour cela qu’ils font cette requête. Je rappelle tout de même que les familles, les enseignants ont été interrogés sur le sujet, les communes également » .
TNTV : Selon vous, la consultation qui a été effectuée est suffisante ?
T.F : « La consultation a été faite. Cela me permet aussi d’indiquer que, grâce ou à cause de ce syndicat de la fonction publique, les personnels de l’éducation du premier et second degré n’ont pas d’instance où discuter des conditions de travail, d’hygiène et de sécurité dans les établissements scolaires de Polynésie (…) C’est un appel que je fais » .