Le retour de la gestion de l’indivision dans le cadre familial, la rétrocession des terres domaniales à leurs propriétaires réels et surtout le rapatriement des archives transcrites par les missionnaires anglais. Ce sont là les trois axes du collectif Fenua ‘Ora.
« Les familles nous demandent, nous allons sur le terrain, nous les rencontrons, c’est comme ça qu’on a pu ressortir ces trois résolutions, confie Nelly Tumahai, sage de Fenua ‘Ora. On se réveille maintenant et on s’aperçoit qu’il nous manque des documents dans notre généalogie ascendante, mais la puissance forte de l’Etat peut nous faire ramener ces registres de par le monde. »
Parmi les adhérents, l’association Fatu Fenua no Makatea. Le phosphate y était exploité jusqu’en 1966. Il est question de reprendre l’extraction de cette ressource, mais une partie des habitants de cette île est contre. Elle compte sur Fenua ‘Ora pour l’aider à préserver ce qui reste de l’île calcaire.
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« Quelque part il y a des textes qui nous protègent, donc on se base là-dessus, explique Sylvana Nordman, la présidente de l’association Fatu Fenua no Makatea. Cette rencontre d’aujourd’hui nous ouvre une possibilité, non plus sur la sortie d’indivision, mais sur la gestion de l’indivision. »
L’association a demandé à rencontrer la ministre des Outre-mer dans l’objectif de faire entendre ses revendications. « Ce que nous allons dire à Annick Girardin, c’est qu’on n’est pas pour ou contre la France, on est la voix des familles avec laquelle la France a annexé notre pays en 1880 », indique Nelly Tumahai.
Et pour que tout le monde puisse s’exprimer et débattre autour de leurs trois résolutions, le collectif organisera plusieurs rencontres dans les paroisses protestantes de Tahiti entre le 13 et le 19 avril. Un événement qui coïncide avec la visite du chef de l’Etat au fenua, prévue du 16 au 18 avril.