Au lendemain des Assises de la sécurité routière, le compteur des décès sur les routes polynésiennes ne cesse d’augmenter. Deux jeunes filles ont encore perdu la vie en début de week-end à Punaauia, ainsi qu’un homme à Moorea, dimanche.
Des drames qui font grimper le compteur des décès à 32 victimes, soit deux de moins qu’en 2023, mais le triste bilan pourrait encore augmenter avec des fêtes de fin d’année qui approchent. Les responsables de la sécurité routière militent donc pour l’instauration de nouvelles mesures.
« Je considère, maintenant, que notre priorité, c’est de mettre en place une fourrière pour pouvoir saisir le véhicule qui a commis un délit de grande vitesse. Après, il n’y en aura plus ou très peu », veut croire Nino Bonis, le Délégué à la sécurité routière auprès du procureur de la République.
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Une idée déjà évoquée par le haut-commissaire lors des Assises de la sécurité routière en novembre dernier. « Il s’agit aussi de modifier un certain nombre de lois de Pays, qui sont de compétence du Pays, pour permettre de confisquer l’arme du crime, confisquer des voitures. Quand vous arrêtez une personne pour la énième fois qui roule sans permis, sans assurance, et qui est un danger public pour les autres, le seul moyen, c’est la confiscation du véhicule. Mais pour confisquer des véhicules, il faut des fourrières », déclarait Eric Spitz.
La balle serait donc désormais dans le camp du Pays. Grâce aux données statistiques recueillies sur le terrain, le profil type du délinquant routier est connu. « C’est un homme qui a entre 25 et 35 ans, qui conduit alcoolisé, voire sans permis, et souvent en deux-roues », souligne Nino Bonis.
Pour celui-ci, il est également nécessaire de rendre plus accessible les permis de conduire pour éviter les drames : « Je vois énormément de personnes qui roulent sans permis. Quand on n’a pas le permis, on n’a pas le code, donc on ne connait pas la langue du code de la route. Comment faire ? Il faut faciliter l’accès au code de la route. J’en ai parlé aux Assises. C’est entre les mains de l’État, et surtout du Pays, puisque la formation relève de la compétence du Pays ».
Une autre mesure qui pourrait être envisagée est l’installation de radars automatiques. Ils ont été déployés depuis 20 ans dans l’Hexagone et ont contribué à faire baisser de 45 % le nombre de victimes.