Gaz de Tahiti : les zones de stockage sous surveillance

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Le stockage de gaz et d’hydrocarbures à Motu Uta répond à une surveillance stricte. La double explosion survenue à Beyrouth la semaine dernière a interpellé les Polynésiens sur le risque d’accident d’industriel. Nous avons pu accéder au dépôt de Gaz de Tahiti . Dans cette zone très réglementée, des systèmes de détection de gaz ou de flammes sont installés tout autour des installations.

Publié le 10/08/2020 à 14:55 - Mise à jour le 10/08/2020 à 15:45

Le stockage de gaz et d’hydrocarbures à Motu Uta répond à une surveillance stricte. La double explosion survenue à Beyrouth la semaine dernière a interpellé les Polynésiens sur le risque d’accident d’industriel. Nous avons pu accéder au dépôt de Gaz de Tahiti . Dans cette zone très réglementée, des systèmes de détection de gaz ou de flammes sont installés tout autour des installations.

C’est à Motu Uta sur la zone récifale, que se trouvent les zones de stockage de la société Gaz de Tahiti, importatrice de butane et de propane en Polynésie depuis plus de 45 ans. La zone d’accès du port est réglementée, l’accès au site l’est aussi. Et les zones gaz ne sont accessibles qu’à des personnels de maintenance qualifiés, habilités par Gaz de Tahiti pour intervenir. « D’abord, pour entrer dans ce terminal, il faut une autorisation de la société et nous demandons également au port autonome de pouvoir accéder au site de la zone récifal est. Toutes les mesures de sécurité doivent être prises concernant les personnes qui viennent y compris les salariés qui viennent travailler dans ce terminal » explique Georges Siu, P-dg de Gaz de Tahiti.

« Le terminal de gaz est un petit dépôt. Le volume de gaz stocké ne représente que un mois et demi de consommation pour la Polynésie française. Et pour un pays aussi éloigné que le nôtre, l’idéal c’est d’avoir deux mois de produits » précise Georges Siu. « Le site est idéal pour un dépôt de gaz car il est ventilé donc ça évite toute concentration de gaz. Je n’imagine pas un dépôt de gaz dans une vallée, c’est là où les concentrations de gaz peuvent être créées. La zone récifale est vraiment le site idéal pour ce type d’installations y compris pétrole d’ailleurs » ajoute-t-il.

Il y a deux sphères de stockage : une sphère aérienne de 30mm d’épaisseur, qui contient 2 560 mètres cube de gaz, construite dans les années 80 et qui peut tenir encore 20 ans, et une sphère sous talus, construite en 2002, d’une capacité de 1 840 mètres cube de gaz, et protégée naturellement par la terre, le mur végétal. Et des détecteurs de flammes et de gaz sont tout autour des deux sphères et le long des tuyaux d’alimentation.

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« Il ne faut pas avoir de rayonnement thermique important sur la sphère aérienne. La sphère sous talus ne risque absolument rien. La sphère aérienne est protégée par une couronne d’arrosage par brumisation puisée dans le lagon. Les débits sont plus que suffisants pour cette sphère » nous dit le P.-D.G. de Gaz de Tahiti.

Grâce à cette centrale, les niveaux de gaz sont surveillés 24/24, et les installations font l’objet d’un suivi technique régulier afin d’assurer la sécurité du site. « Il ne faut jamais confondre le potentiel de danger et le risque. Aujourd’hui, le risque est ici maîtrisé. Ce genre de sphère fait l’objet d’un suivi en service très rigoureux » explique Sébastien Millot, directeur technique à Gaz de Tahiti. En effet, tous les 5 ans, les sphères sont contrôlées par des experts de métropole. Une fois par an, a lieu un exercice de grande ampleur avec les autorités du Pays et de l’État, où tous les équipements de sécurité sont mis en oeuvre, principalement pour la sécurité incendie. Tous les six mois, il y a la détection de gaz et incendie, tous les mois, il y a un scénario du plan d’alerte en interne selon les règles de la profession, et une fois par semaine, les pompes pour récupérer l’eau de mer sont testées pendant deux heures à plein régime afin de vérifier si toutes les infrastructures peuvent être arrosées en cas d’incendie. Les vannes sont également fermées tous les jours à 16 heures.

« Tous les systèmes sont sous détection de gaz et de flammes, et en cas de détection soit d’une petite fuite, soit en cas de luminosité trop intense, tout le système se met en sécurité automatiquement. Donc on coupe l’électricité en amont du site, et toutes les vannes de sécurité se ferment, le clapet des sphères se ferment, et tout le monde est mis en sécurité. (…) On a une surveillance H24 du site par détecteur de gaz, ce qui nous permet en cas de détection d’être immédiatement appelés sur notre téléphone d’astreinte et d’intervenir » annonce Sébastien Millot, directeur technique à Gaz de Tahiti. « En cas d’incendie, il y a une alerte automatique. L’ensemble des employés ou des intervenants sont invités à quitter le site dans les plus brefs délais et les équipes opérationnelles prennent le relais ».

Gaz de Tahiti sort entre 3 000 à 4 000 bouteilles par jour, et le personnel est formé régulièrement à la sécurité incendie. Plusieurs dizaines de millions de Fcfp sont dépensés chaque année dans la sécurité.

Des projets sont actuellement à l’étude pour améliorer encore le niveau de sécurité du site tels que le remplacement de la sphère aérienne par une sphère sous talus ou une protection thermique de la sphère aérienne. Ces projets engageraient des ressources financières de plusieurs centaines de millions à plusieurs milliards de Fcfp.

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