Gérard, de Rapa aux sous-marins de la Marine nationale

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GÉNÉRATION BÂTISSEURS - Premier maître sous-marinier, Gérard travaille dans l’un des sites les plus secrets de l'Hexagonre : l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque de la base navale de Toulon, dans le Var. Après onze ans à enchaîner les missions en mer, ce Polynésien de 33 ans, originaire des Australes, est actuellement en poste à la division entraînement. Il raconte à TNTV son parcours aussi audacieux qu’atypique.

Publié le 16/11/2023 à 16:38 - Mise à jour le 01/03/2024 à 8:59

GÉNÉRATION BÂTISSEURS - Premier maître sous-marinier, Gérard travaille dans l’un des sites les plus secrets de l'Hexagonre : l’escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque de la base navale de Toulon, dans le Var. Après onze ans à enchaîner les missions en mer, ce Polynésien de 33 ans, originaire des Australes, est actuellement en poste à la division entraînement. Il raconte à TNTV son parcours aussi audacieux qu’atypique.

Véritable ville dans la ville au cœur du premier port de défense d’Europe, la base navale de Toulon emploie plus 20 000 personnes. Si beaucoup de Polynésiens se sont engagés dans la Marine, rares sont ceux à avoir fait le choix de devenir sous-mariniers. C’est le cas de Gérard, premier maître sous-marinier originaire de Rapa.

Passé par le collège de Mataura à Tubuai, à 700 kilomètres de son île, il rejoint Tahiti à ses 15 ans pour s’inscrire au lycée puis s’engage dans la Marine nationale à l’issue de son BTS. « Je voulais déjà être indépendant, sortir du confort Polynésien et découvrir autre chose, se souvient-il. Un film le marque particulièrement, à l’époque : À la poursuite d’Octobre rouge, avec Sean Connery et Alec Baldwin, raconte l’histoire fictive du sous-marin russe « Octobre rouge » et son passage aux mains des américains pendant la Guerre Froide.

« Ça m’a poussé à m’engager dans la Marine et particulièrement les forces sous-marines » , malgré la durée et la dureté des missions. « Je suis parti pendant 6 mois, sur ma plus longue mission. Ce qui est compliqué, c’est la communication avec la famille. C’est uniquement par mail, une fois par semaine » , précise-t-il. À cela s’ajoute un espace de vie très réduit à l’intérieur du submersible, où plus d’une centaine de marins vivent.

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« On vit en communauté à Rapa comme dans les sous-marins »

« À Rapa, on vit en communauté, comme dans les sous-marins » , observe-t-il, lui qui ne rentre au fenua qu’une fois « tous les 5 ans » . « C’est une île très éloignée, il y a un bateau tous les deux mois. Je suis obligé de prendre mes permis en fonction de cela. Le plus court que j’ai fait quand je suis rentré chez moi, c’est quand je suis arrivé le matin et suis reparti la nuit » , sourit-il.

Aujourd’hui, Gérard est heureux et ne s’en cache pas : « Je suis vraiment fier d’être sous-marinier Polynésien, et en plus, de Rapa » , conclut-il.

Les forces sous-marines et la force océanique stratégique sont composées d’environ 4000 marins, militaires et civils, qui mettent en œuvre 4 sous marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), 6 sous marins nucléaires d’attaque (SNA) et des unités assurant leur commandement et leur soutien.

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