Google multiplie les annonces de câbles sous-marins dans le Pacifique. Des projets lancés dans le cadre de l’initiative South Pacific Connect qui a pour objectif d’accroître « la fiabilité et la résilience de la connectivité numérique » dans la région.
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D’ici 2026, ce sont 5 câbles installés par Google qui devraient passer par Tahiti. « Un qui nous relie au Chili, un qui nous relie à la côte Ouest des États-Unis, un troisième qui nous relie à Guam, un quatrième qui nous relie à Fidji et un cinquième qui nous relie à l’Australie », précise le président du Pays, en charge de l’Économie numérique.
Des câbles qui ne coûteront pas un franc au Pays selon Moetai Brotherson. « C’est la grande nouveauté, c’est qu’on met 0 franc pour la pose de ces câbles, 0 franc pour les stations d’atterrage et 0 franc pour les data center qui seront installés tous par Google. »
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Des travaux, des data centers, et de l’emploi
En revanche, le partenariat devrait être lucratif pour la Polynésie. Les travaux nécessaires à la pose des câbles nécessiteront de faire appel à des entreprises locales. Et d’autres emplois pourraient être créés grâce aux data centers. « Dans les data centers qui seront installés, bien sûr, il y aura des techniciens de Google qui travailleront dedans, mais à terme, il y aura des Polynésiens qui travailleront dans les data center. »
Mais la venue d’une si grande entreprise américaine dans un territoire français amène plusieurs questions et notamment celle de la sécurité de nos données. Le président du Pays explique avoir travaillé en étroite collaboration avec l’État pour permettre ce projet. « C’est un dossier particulier effectivement, parce que tout ce qui est télécommunications à l’international, ça pose des questions de souveraineté, ça pose des questions de sécurité. Et c’est pour ça que c’est un dossier que j’ai mené depuis le début en coopération et en bonne intelligence avec l’Élysée. »
Outre l’installation de 5 câbles (et jusqu’à 15 d’ici une dizaine d’années), Google et le Pays pourraient mettre en place une école d’ingénieurs. Objectif : permettre aux Polynésiens de se spécialiser dans deux domaines en particulier… « la pose des câbles sous-marins, puisqu’il n’existe pas aujourd’hui de formation spécifique à ce genre d’entreprise, et le deuxième domaine qui je pense intéresse tout le monde, c’est l’intelligence artificielle ».
Des collaborations envisagées entre Google et le futur centre polynésien de recherche en Intelligence artificielle
Nous l’annoncions précédemment, un autre projet dans le domaine de l’intelligence artificielle devrait par ailleurs voir le jour au fenua : un centre de recherche associé au CNAM. Un projet d’école de codage devrait aussi être annoncé. « L’idée pour nous, au travers de l’initiative du CNAM et de l’école qui va bientôt être annoncée, Kanea, qui va être également mise en place au niveau du CNAM, c’est de trouver des complémentarités. Google a des technologies propriétaires en terme d’intelligence artificielle, a ses propres centres de recherche, et l’idée pour nous c’est d’avoir un centre de recherche polynésien qui puisse coopérer et collaborer sur certains projets, pas systématiquement, avec des gens comme Google mais d’autres également puisque dans le domaine de l’IA, on a plusieurs acteurs. »
Ingénieur en informatique et télécommunications, Moetai Brotherson a fait du développement de l’économie numérique en Polynésie une de ses priorités. Ce partenariat avec Google devrait aider le fenua à mettre en lumière les projets et les talents du web local.