Grève à ADT : les représentants du personnel détaillent les raisons du blocage

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Muet dans le dialogue social qui l'oppose à sa direction depuis maintenant 6 jours, le personnel gréviste d’ADT s'est exprimé, ce vendredi, pour détailler les raisons sociales de ce blocage. Entre « l’état de vétusté avancé » de certains aéroports, la faiblesse des moyens humains et techniques ou le « sentiment de honte ou de frustrations des salariés » depuis des années, les griefs sont nombreux. Les risques psychosociaux qui en découlent selon eux, ne sont pas pris au sérieux par les directions successives.

Publié le 27/07/2024 à 16:54 - Mise à jour le 27/07/2024 à 17:21

Muet dans le dialogue social qui l'oppose à sa direction depuis maintenant 6 jours, le personnel gréviste d’ADT s'est exprimé, ce vendredi, pour détailler les raisons sociales de ce blocage. Entre « l’état de vétusté avancé » de certains aéroports, la faiblesse des moyens humains et techniques ou le « sentiment de honte ou de frustrations des salariés » depuis des années, les griefs sont nombreux. Les risques psychosociaux qui en découlent selon eux, ne sont pas pris au sérieux par les directions successives.

Sixième jour de grève à l’Aéroport de Tahiti (ADT), mais toujours pas d’avancée significative du dialogue social laissant espérer une sortie de blocage. Resté à l’écart des micros dans le conflit qui oppose la direction d’ADT à l’intersyndicale (CSIP, CSTP FO, O Oe To oe Rima et Otahi), le personnel gréviste d’ADT a finalement décider de s’exprimer directement aux médias, ce vendredi, pour appuyer ses revendications et éviter la « désinformation ».

« Nous avons beau nous exprimer dans nos instances représentatives, nous n’avons pas été entendus en tous les cas, argumente la secrétaire du comité d’entreprise, Herenui Morienne. Nous avons des protocoles année sur année où bon nombre d’engagements n’ont pas été respectés« .

Vétusté des aéroports, moyens humains en inadéquation avec les ambitions d’ADT : le personnel dénonce une souffrance globale, les problèmes étant liés à une activité « titanesque ». « Quand on parle de qualité de service à la destination des clients, il faut se mettre vraiment en ligne de conduite pour le faire, poursuit Herenui Morienne. « Les revendications sont clairement établies dans le cadre du préavis de grève qui a été posé. Il y a un préambule qui fait état du contexte« , précise le délégué syndical pour la CSIP Tanetua Manutahi.

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Sur les 10 points du préavis, celui concernant la direction des ressources humaines en particulier a cristallisé les débats entre le leader de la CSIP Cyril Le Gayic et Gwenvael Ronsin-Hardy, directeur général d’ADT. Dans leur plaidoyer pourtant, les représentants du personnel n’en parlent pas, bien que selon Tanetua Manutahi « tout est lié ». Le délégué syndicale pointe d’ailleurs les risques psychosociaux inhérents à ADT. « La grande maladie de ce siècle, encore une fois, c’est les RPS. C’est ça qui tue en silence » , déclare-t-il. C’est ça qui fait qu’il y a des démissions. C’est ça qui fait aussi qu’on arrive peut-être à ce point-là. Et ce n’est pas acceptable » , déplore-t-il. « Ce n’est pas comme si c’était des situations qui n’existaient que depuis 6 mois ou 9 mois. Ce sont des situations qui existent depuis déjà 2010 » , ajoute Herenui Morienne.

Du côté de la direction, Gwenvael Ronsin-Hardy assurait jeudi que « beaucoup de choses » avaient été mises en place depuis son installation, en octobre 2023. « Depuis le changement de gouvernance, On a amélioré la qualité de service passager. J’ai traité un certain nombre de dysfonctionnements internes. On a amélioré les méthodes de travail, il y a eu des embauches qui ont été faites, on est dans une entreprise solide » , soulignait-il.

Des arguments que ne semble pas entendre Tanetua Manutahi. « Il faut peut-être excuser notre directeur général. Il est là depuis moins d’un an. Mais c’est vrai que sur l’ancienneté de certains sujets, il n’a pas l’historique. Il ne connaît pas tous les cas de harcèlement qu’il y a pu y avoir il y a 5 ans, 6 ans en arrière (…) ce n’était pas forcément la même organisation, mais voilà. Nous, on dit stop à ça » , conclut-il.

Les négociations pour trouver une sortie de crise ont tout de même repris, ce dimanche.

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