Tout comme l’auto-école de Paea ou encore celle du CFPA de Pirae, l’auto-école Polynesia a eu la mauvaise surprise de recevoir un coup de fil du responsable de la section permis de conduire de la direction des transports terrestres en raison de la grève. « Il faut appeler tous les élèves et annuler les examens. Les motos sont prises en compte par les inspecteurs, sauf les catégories B donc les voitures » précise Rose Planelles, directrice d’auto-école.
Au total, c’est une douzaine de candidats qui ont vu leur examen de conduite annulé. Dans leur rang : des étudiants, des chefs d’entreprise ou encore des employés : « On peut représenter les mêmes élèves le lundi suivant. L’inconvénient, c’est est-ce que ces élèves seront disponibles ? ».
Mais pour l’heure, rien est sûr. Outre l’examen de conduite, la grève a également mis en stand-by les demandes d’immatriculation, de transfert de carte grise ou encore les contrôles techniques sur Tahiti et Moorea. « Certains professionnels doivent avoir une visite technique valide pour pouvoir continuer à exercer leur profession, et donc on regarde les éléments règlementaires qui pourraient être faits là-dessus. Mais pour l’instant, l’enjeu premier, c’est de venir rétablir une continuité d’activité au sein de la direction des transports terrestres » explique Lucien Pommiez, directeur des transports terrestres.
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Seule solution pour les usagers dans l’urgence pour une demande d’immatriculation ou un transfert de carte grise : se diriger vers le centre de Taravao. Les autres devront prendre leur mal en patience et suivre l’avancée des négociations entre le Pays et le personnel gréviste.
Pour rappel, à l’issue de deux jours de discussions la semaine dernière, un protocole de fin de conflit avait été soumis à la CSTP-FO déclencheur de cette grève. Des propositions qui doivent être soumises au Conseil des ministres ce mercredi, et qui comprennent la revalorisation du plafond de l’ISS (indemnité de sujétion) des inspecteurs du permis de conduire au groupe 17 (soit de 100 000 francs), la création d’une ISS pour les contrôleurs techniques et les agents de la cellule cartes grises avec des montants plafonds aux groupes 10 et au groupe 2 (soit de 65 000 francs et 30 000 francs). Des propositions reçues défavorablement par la CSTP-FO qui faisait jeudi dernier une contreproposition, dont le coût s’élèverait à près de 445 millions de francs selon le Pays. Une somme trop élevée pour le gouvernement qui reste sur sa position.
« J’estime que j’ai déjà fait beaucoup de concessions parce que d’une position ferme où on ne bouge plus rien et on n’accorde plus aucune ISS, on a voulu entendre quand même les contraintes de ces métiers. On a proposé effectivement une revalorisation et la création d’indemnités, mais pas à la hauteur de leur demande. Sur ces questions, maintenant, il faut qu’on trouve la solution de financement. C’est de toutes ces questions qu’on va devoir discuter mercredi au Conseil des ministres avec l’ensemble des ministres parce que la question des ISS ne concerne pas que la DTT, ça concerne tous les services du Pays et les établissements et donc aussi tous les ministres » a rappelé Vannina Crolas, ministre de la Fonction Publique, de l’Emploi et du Travail.