8 jours de grève… et toujours pas d’issue. Les négociations ont repris vers 17 heures ce mardi à la présidence pour tenter de mettre fin au mouvement de grève du personnel naviguant d’Air Tahiti Nui. Le président du Pays — actionnaire majoritaire de la compagnie au tiare — se voulait optimiste.
« Hier soir, nous avions donné des consignes claires sur lesquelles on s’est entendus, à savoir cette enveloppe maximum de 510 millions, à l’intérieur desquels on retrouvait 100 millions de cessations de -5%. On retrouvait également 90 millions d’ICV (indice du coût de la vie, NDLR), 90 millions de charges patronales. Et, il restait donc 230 millions pour la grille en elle-même, pour l’évolution de la grille », résumait Moetai Brotherson en début de soirée. Selon lui, les syndicats avaient « accepté cette proposition, hier soir. Ils sont repartis avec ces chiffres. Et, ce qu’on les avait invité à faire, hier soir, c’est de revenir en proposant une grille qui entre dans l’enveloppe de 230 millions. (…) Ils sont revenus vers nous avec une proposition qu’on a analysé de manière très sérieuse. Elle ne nous convient pas parce qu’elle provoque une sortie de cette enveloppe des 230 millions. Nous avons donc fait une contre-proposition. Ça nous a pris un moment parce qu’on ne se comprenait pas sur l’intégration de l’ICV. (…) »
Pour le président du Pays, les deux parties parlaient enfin « le même langage. On a senti parmi les PNC qui sont là une évolution favorable. »
Discours différent, du côté de la CSIP. Cyril Legayic a décidé de quitter la table des négociations. « Ça fait plus de 3 heures qu’on discute. On n’est pas sur la même longueur d’ondes. On n’a pas les mêmes chiffres. Donc, à un moment donné, on en a ras-le-bol », a-t-il déclaré face aux journalistes plantés devant la présidence.
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Alors que Moetai Brotherson déclarait avoir fait une « proposition plus qu’honnête. Avec des augmentations entre 28 000 et 41 112 F », le syndicaliste a estimé qu’il s’agissait là « d’enfilage de coléoptères »… « La grille augmente de l’ICV et du sacrifice des PNC fait en 2020-2021 en réduisant de 5% leur salaire. Ce n’est pas une augmentation de salaire. C’est un dû qu’on doit leur restituer. Il ne faut pas venir me dire que les PNC vont subir une augmentation. La seule augmentation qu’ils sont en train de faire : ils proposent des taux qui n’ont rien à voir avec l’évolution de l’indice du coût de la vie qui est à 8,5%, avec les 3,67 au 1er janvier. On est loin, lorsqu’ils proposent 4 % alors qu’on est à 12%. »
Les négociations devaient reprendre sans le représentant de la CSIP. Elles n’auront finalement pas duré. Aucun accord n’a pu être signé ce mardi soir. « On n’a pas réussi à trouver un accord, malheureusement. Je le déplore. C’est difficile », a déclaré Moetai Brotherson à la sortie de la réunion. « Ce qui coince, c’est la complexité des calculs. On arrive à des tableaux, on fait des projections. On n’est pas d’accord sur l’interprétation… » Pour le président, aller au-delà des 510 millions de francs serait « mettre en danger la compagnie ».
Les discussions devraient reprendre demain mercredi, à partir de 14 heures.