Hinarii Moux crée What to Do, une plateforme pour proposer aux touristes des activités immersives au fenua

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Où participer à un atelier pour confectionner des couronnes de fleurs ou un panier en pae'ore ? Vers qui se tourner pour apprendre à cuisiner des plats du fenua, à jouer du ukulele ? Où bénéficier d'un massage traditionnel ? La réponse pourrait bien se trouver sur Tahiti What to do. Une plateforme lancée par Hinarii Moux, 29 ans, et membre de la dernière promotion de l'incubateur de start-ups locales Prism.

Publié le 26/01/2025 à 13:58 - Mise à jour le 26/01/2025 à 14:38

Où participer à un atelier pour confectionner des couronnes de fleurs ou un panier en pae'ore ? Vers qui se tourner pour apprendre à cuisiner des plats du fenua, à jouer du ukulele ? Où bénéficier d'un massage traditionnel ? La réponse pourrait bien se trouver sur Tahiti What to do. Une plateforme lancée par Hinarii Moux, 29 ans, et membre de la dernière promotion de l'incubateur de start-ups locales Prism.

Hinarii Moux grandit dans une famille d’entrepreneurs. Ses parents gèrent à l’époque plusieurs restaurants, son grand-père est « dans les affaires ». Pourtant, après l’obtention de son baccalauréat, la jeune femme décide, dans un premier temps, de suivre une autre voie. « J’ai d’abord fait des études en médecine. Ensuite, j’ai changé, j’ai fait une licence en biologie. Et ça ne me plaisait pas, j’ai changé encore. Là, j’ai fait la licence d’économie et gestion à l’UPF. On faisait du marketing, tout ce qui a trait à la science de gestion d’entreprise. Et du coup, ça m’a plu et j’ai terminé ma licence. Ensuite, je suis partie en France, j’ai fait un master dans l’enseignement à la Sorbonne ». Hinarii suit et décroche ensuite un second master en management stratégique et débute dans la vie active comme enseignante.

Mais après une année dans l’éducation, l’entrepreneuriat l’appelle. « Je ne m’épanouissais pas dans l’enseignement. J’avais envie de me lancer, de créer quelque chose qui m’appartient. Je me suis dit « pourquoi pas ». »

« les activités culturelles et les activités qui sont propres à la Polynésie, (…) ne sont pas valorisées et sont très peu accessibles pour les voyageurs.« 

Son idée ? Créer une plateforme référençant les activités à faire en Polynésie française. « Cette idée, en fait, elle part de deux constats. Le premier, c’est que je trouve qu’en Polynésie, les activités culturelles et les activités qui sont propres à la Polynésie, comme par exemple des ateliers artisanaux ou des ateliers avec des artistes locaux, elles ne sont pas du tout valorisées et elles sont très très peu accessibles pour les voyageurs. Un deuxième constat, c’était que beaucoup de voyageurs, utilisent des sites comme TripAdvisor, GetYourGuide, c’est très pratique pour réserver des activités. Et je trouve qu’ici en Polynésie, on n’a pas vraiment de site de référence pour réserver les activités. »

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Son concept bien ficelé, Hinarii part à la recherche de financement. « J’ai sollicité tous les acteurs de l’écosystème financier, l’OCI de la Socredo, Invest in Pacific, la BPI France, tous ces acteurs qui opèrent en Polynésie, je les ai contactés pour solliciter des financements. Ça m’a pris un an pour construire tous les dossiers. Et au final, j’ai déposé huit dossiers de financement. Et j’ai obtenu un financement de la BPI France et un financement privé. Ça m’a permis de développer la plateforme numérique. Ensuite, une fois que la plateforme numérique a été faite, je suis allée chercher mes premiers prestataires d’activité. » Actuellement, une trentaine sont référencés sur Tahiti What To Do.

Sur ce site, vous ne trouverez pas de sorties en jet ski ou en quad. La jeune entrepreneuse de 29 ans mise sur l’immersion. « Par exemple, je suis allée aux Marquises et j’ai rencontré un chasseur marquisien. Il m’a fait découvrir comment il chasse. Il montre comment il cuisine, comment il prépare la chèvre. Il partage vraiment sa culture, à la marquisienne. C’est vraiment ce type d’activité que j’ai envie de mettre en avant. »

Pas facile non plus de trouver des prestataires dans toutes les iles : « La semaine dernière, j’étais à Bora Bora. En faisant le tour de l’île, je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune activité culturelle. C’est que du jet-ski, du quad. Je trouve que c’est dommage parce que finalement, ces activités-là, les voyageurs, peuvent les trouver partout dans le monde. Et donc, j’ai rencontré des artisans. Après, il faut mettre en place, il faut structurer l’activité. »

Avec son projet, Hinarii a intégré l’incubateur de start ups locales Prism. Un moyen pour elle de se créer un réseau, de bénéficier de soutien et d’accompagnement. « Quand j’ai intégré Prism, j’avais déjà ma plateforme qui était opérationnelle. Ce qui m’a donné envie, en fait, c’est plus l’aspect communautaire, le fait de côtoyer d’autres personnes qui sont aussi porteurs de projets. On est un peu dans la même dynamique. Je trouve que souvent, quand on est entrepreneur, quand on démarre, on est seul. (…) Ce qui est bien aussi, c’est que du coup, on est mis en relation avec plein d’acteurs de l’écosystème économique, numérique, de Polynésie. »

Hinarii travaille à présent avec deux collaborateurs. Prochaine étape : faire grandir et connaitre sa plateforme. Peut-être un futur TripAdvisor, made in fenua…

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