Elle ne se sépare plus de son appareil : Hoani Pouguet passe son temps libre à immortaliser les surfeurs qui croisent son chemin. Un goût développé grâce à son frère, Ro’o, 12 ans… « Mon frère est licencié dans le club de Tahiti iti surf club. Il a commencé le surf à 2 ans. Il aime ça. (…) je ne lâche pas. Ça l’aide beaucoup à progresser parce qu’il voit ses défauts, là où il faut travailler… »
« Elle est tout le temps aux entrainements de son frère », raconte Bruno son papa. Elle passe sa vie sur les spots de surf, sur toutes les compétitions. Elle est passionnée par ça. Elle a commencé avec un smartphone et puis elle y a passé beaucoup de temps, elle y a pris goût et maintenant, on ne peut plus l’arrêter. »
Mais au quotidien, la jeune femme a du mal à accéder au monde du travail. Porteuse de trisomie, elle effectue, à la mairie de Vairao, un stage d’insertion. Son troisième. Déterminée et combattive, elle espère pouvoir vivre de la photographie. « Il y a beaucoup de gens et beaucoup d’entreprises qui ne veulent pas m’embaucher parce qu’ils préfèrent mille fois payer l’amende directement au lieu de m’embaucher. Il n’y a aucun travail qui me plait. Là, je suis à la fin de mon contrat. Après, je vais travailler à mon compte, faire ma propre patente. »
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« Elle n’est qu’à 50% mosaïque, mais elle est porteuse de cette trisomie et ça fait peur, je pense aux employeurs. Il faut qu’elle trouve un créneau dans sa vie. Je pense que ce sera de prendre une patente. Et si jamais elle trouve un travail, elle pourra faire les deux et voir après par la suite si elle y va à fond ou pas. Je pense qu’elle ne va pas lâcher. »
Les clubs et les artistes encouragent Hoani Pouguet à croire en ses rêves… « Tout le monde la soutient et c’est sûr qu’il faut partager un peu plus de façon à ce que tout le pays soit derrière elle aussi », estime Osmon Malardé, chasseur d’images.
Photographe spécialisé dans les images en mer et sous l’eau Lea Hahn lance une cagnotte pour aider son amie à s’équiper. « Le moyen le plus rapide pour elle d’avoir du matériel, c’était de mettre une cagnotte en ligne et essayer de mettre une cagnotte en ligne et essayer de faire appel à la solidarité et que les gens puisse la découvrir à travers ça, son histoire. Elle pourra peut-être un jour réaliser son rêve, devenir photographe professionnelle et qui sait, pouvoir en vivre. Je pense que si les gens voient son travail, sa différence on ne la remarquera même pas. Et puis elle pourra avoir confiance en elle, se dire que ce n’est pas un handicap et que c’est juste la société qui pose un mot sur sa différence mais en fait on est tous différents, on a tous nos différences. »
Pour voir les clichés de Hoani Pouguet, rendez-vous sur ses pages Facebook et Instagram. La cagnotte, elle, est ouverte sur leetchi.com.