Ice : « Il y a matière à agir en urgence »

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C'est un fléau au Fenua. De plus en plus de jeunes deviennent consommateurs d'ice. Derrière l'addiction, la détresse des familles. Une fédération s'est créée, car les proches veulent agir. Une maman s'est confiée à TNTV.

Publié le 25/01/2025 à 17:12 - Mise à jour le 26/01/2025 à 14:02

C'est un fléau au Fenua. De plus en plus de jeunes deviennent consommateurs d'ice. Derrière l'addiction, la détresse des familles. Une fédération s'est créée, car les proches veulent agir. Une maman s'est confiée à TNTV.

C’est une mère de famille en souffrance que nous avons rencontrée. Si elle souhaite garder l’anonymat, c’est pour protéger sa fille. « Depuis qu’elle a 14, 15 ans, je crois, elle a commencé à toucher à l’ice. Mais comment ? Pourquoi ? Je ne sais pas. À partir de l’année dernière, au mois de juin, là, je ne reconnaissais plus ma fille… » Perte de contrôle, insultes et provocations… Cette mère a vu, impuissante, l’adolescente, plonger dans l’enfer de la drogue.

« Lorsqu’on prend, on est bien. Après, il y a la descente. La descente, c’est que l’effet part. L’effet part, on devient violent. On n’arrive plus à se contrôler. On s’énerve pour un rien. Il faut être très, très, très costaud, quoi, en face de ça. C’est ton enfant. Tu as envie de taper parce qu’il y a des noms d’oiseaux qui sortent dans tous les sens. (…) On ne peut plus supporter cette façon d’être avec sa maman, d’être comme elle a fait, les violences, c’est trop dur. (…) Il peut arriver qu’elle prenne quelque chose, qu’elle lance. (…) Ou elle se tape elle-même. Les insultes, ça part dans tous les sens. Il n’y a plus de maman devant, en fait. Tu n’es plus sa mère. Tu ne représentes plus rien, quoi. »

Une détresse partagée par de nombreuse familles, qui a mené à la création, il y a deux semaines, la fédération de lutte contre les drogues et la toxicomanie. Ses membres étaient réunis ce samedi. Objectif : passer à l’action. « On a ciblé notamment la prise en charge des victimes au niveau de la santé, au niveau des urgences« , explique Cathy Gaudot, la présidente.

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Parmi les combats menés par la fédération : le protocole d’internement par un tiers, un processus difficile à mettre en œuvre. « On a eu l’occasion de pouvoir l’expérimenter il y a deux jours en accompagnant une famille en détresse. La famille n’a pas été entendue. Quand on parle d’internement par un tiers, donc c’est un parent, c’est l’entourage, là, clairement, il n’y a rien qui existe. Donc, une prise en charge défaillante et qu’il faut changer.« 

En 2022, une cellule de prévention et de sensibilisation a été créée en partenariat avec l’État et le Pays. Une initiative, selon la fédération, qui n’a pas eu les effets escomptés. « On n’a rien vu. Rien n’a bougé. (…) Il y a matière à agir en urgence ».

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