On le sait féru de nouvelles technologies. Le président du Pays, ingénieur en informatique de profession, a réalisé un test : interroger d’un côté ChatGPT, de l’américain OpenAI, et de l’autre, l’intelligence artificielle chinoise DeepSeek. La question de Moetai Brotherson portait sur les principaux enjeux pour l’île de Nuku Hiva. Une question posée alors que le président du Pays se trouvait justement aux Marquises dans le cadre du conseil des ministres décentralisé.
Alors que DeepSeek pointe « l’isolation géographique » de Nuku Hiva, sa « dépendance » au tourisme avant les aspects culturels, environnementaux et éducatifs, ChatGPT aborde d’entrée le changement climatique et la préservation de la biodiversité.
Moetai Brotherson va-t-il se servir de l’intelligence artificielle générative pour gouverner le Pays, ou s’en sert-il déjà ? Interrogé en marge du conseil des ministres délocalisé mercredi, le président a estimé que « les outils d’intelligence artificielle, aujourd’hui, c’est l’équivalent de la calculette d’il y a quelques années. Quand moi j’étais collégien, on n’utilisait pas les calculettes et les profs nous disaient, attention, les calculettes, c’est pour les feignants. Je pense qu’il faut que nos enfants, que notre population, prennent conscience que l’intelligence artificielle, elle est partout et qu’on ne va pas pouvoir l’éviter, donc il faut apprendre à l’utiliser. »
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« Il faut garder son esprit critique.«
Mais Moetai Brotherson se veut prudent et prévient : « pour pouvoir bien l’utiliser, il faut aussi garder son esprit critique. Ça a été le sens de mon post que j’ai fait ce matin (mercredi, NDLR), avec la question sur quels sont les enjeux sur Nuku Hiva. J’ai posé la question à deux intelligences artificielles qui ont donné des réponses à la fois similaires, mais différentes, avec des éléments qui sont pertinents, d’autres qui le sont moins. C’est pour ça qu’il faut garder son esprit critique. Ce n’est pas de dire qu’on laisse à l’intelligence artificielle le soin de répondre aux questions, non. C’est simplement pour dire aux Polynésiens qu’il ne faut pas avoir peur de l’intelligence artificielle, il faut apprendre à l’utiliser. »
Pendant ce temps, aux États-Unis, OpenAI a présenté mardi ChatGPT Gov, conçue spécialement pour le gouvernement américain. Cette version est censée mieux protéger les données qui lui sont fournies. Ses utilisateurs, des employés d’agences gouvernementales, pourront ainsi fournir au modèle des informations non publiques dans un cadre plus sécurisé, rapporte l’AFP.