« Ils n’aiment pas les fonctionnaires » : la Fraap menace de repartir en grève

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13 jours après avoir signé un protocole de fin de conflit avec le Pays, la FRAAP, premier syndicat dans la fonction publique territoriale, pourrait relancer un mouvement social. Réunis ce lundi en Conseil Supérieur de la Fonction Publique avec Vannina Crolas et d’autres centrales syndicales, ses représentants reprochent à Moetai Brotherson de ne pas avoir tenu sa parole quant à la revalorisation des catégories D.

Publié le 24/12/2024 à 17:04 - Mise à jour le 24/12/2024 à 17:07

13 jours après avoir signé un protocole de fin de conflit avec le Pays, la FRAAP, premier syndicat dans la fonction publique territoriale, pourrait relancer un mouvement social. Réunis ce lundi en Conseil Supérieur de la Fonction Publique avec Vannina Crolas et d’autres centrales syndicales, ses représentants reprochent à Moetai Brotherson de ne pas avoir tenu sa parole quant à la revalorisation des catégories D.

Il aura fallu de seulement quatre heures de discussions ce lundi, lors du Conseil Supérieur de la Fonction Publique, pour (re)mettre le feu aux poudres entre la Fraap, principal syndicat de la fonction publique territoriale, et le Pays. 13 jours après la sortie d’un conflit qui avait notamment paralysé les aérodromes du fenua pendant 5 jours, le syndicat d’un Gérard Barff remonté menace de « se lever » et de montrer « ce qu’est un combat » à la ministre de la Fonction publique Vannina Crolas et le président Moetai Brotherson.

Les représentants du syndicat de Jean-Paul Urima n’acceptent pas la proposition de leur ministre de tutelle concernant la valorisation des agents de catégories D. D’après eux, elle ne correspond pas aux promesses tenues par le président le 11 décembre dernier, en l’occurrence une proposition de loi de Pays prévoyant la revalorisation de leurs grilles indiciaires en tant que fonctionnaires ayant les salaires les plus faibles de l’administration.

Mais hier, pour le secrétaire général délégué du syndicat Georges Ato, les termes des discussions ne sont pas les mêmes. « Jeudi soir dernier, nous recevons leur nouveau projet qui n’était pas du tout discuté lors de la négociation. Cela nous met vraiment dans un état, pas de frustration ou de colère, mais c’est presque ça (…) on n’a pas l’impression d’avoir discuté de la même chose » , déplore-t-il.

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Cette nouvelle proposition du Pays diviserait par 4 la revalorisation des plus petits salaires. De 20000 francs bruts, elle serait finalement limitée à 5000. « C’est vite fait, on enlève la CST, on enlève la CPS, c’est à peine un paquet de poissons qu’on va acheter, donc pour des catégories D c’est très léger, soupire la secrétaire générale SPCHT et FISSAP Mireille Duval. Selon elle, la priorité est de « tenir ce qui a été discuté » , vis-à-vis des 1853 agents appartenant à la catégorie D, pas reconnus « à juste prix depuis 12 ans » , poursuit-elle.

Autre point de friction entre le Pays et le syndicat, l’impossibilité pour les agents de catégorie D de travailler dans le privé pour compléter leurs revenus. « Niet » , assure Gérard Barff, délégué syndical. « Là, ils sont sur un projet qu’ils vont accorder aux médecins, de catégorie A, qui gagnent bien leur vie je suppose, et ils pourront exercer aussi dans le privé pour pouvoir arrondir les fins du mois. Je dis que c’est toujours pour les riches et pas pour les petits quoi qu’il en soit » , tonne-t-il. Avant de se montrer direct : « Si rien ne s’est réglé entre la parole donnée et la signature, j’appelle les fonctionnaires à se lever » , conclut-il.

Moetai Brotherson et Vannina Crolas sur le perron de la Présidence (Crédit Photo : TNTV)

Si Vannina Crolas reconnaît que les propositions de revalorisation ne correspondent pas forcément aux demandes de la Fraap, elle met sur la table deux options : étaler la revalorisation pour en faire profiter tous les agents de catégorie D mais dans des proportions moindres que ce que le syndicat espérait, ou échelonner la revalorisation en fonction du grade de chaque agent, les rémunérations les plus faibles étant rehaussées.

« On a 35 milliards qui ont été votés au budget, il n’est pas question de dépasser un franc de ces 35 milliards, lance la ministre de la Fonction publique. On doit décider à l’intérieur de cette enveloppe. Si on n’a pas d’autres moyens, ce sont des postes qui devront être supprimés ou des indemnités qu’on doit revoir » , conclut-elle.

Retour à la grève ou non, tout dépendra de l’arbitrage lors du conseil des ministres, début 2026.

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