Jordy Chan : « Le transport en commun est une priorité pour notre gouvernement »

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Jordy Chan, ministre des Grands travaux, de l'Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes, était l'invité du journal :

Publié le 01/06/2024 à 10:45 - Mise à jour le 01/06/2024 à 13:15

Jordy Chan, ministre des Grands travaux, de l'Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes, était l'invité du journal :

TNTV : Le ravitaillement dans les îles pose parfois problème… Actuellement, le Tahiti Nui 1 doit desservir des atolls du nord des Tuamotu pour y apporter des marchandises diverses. Une situation provisoire, dans l’attente de la réparation du caboteur St Xavier Maris Stella. Cette intervention du navire du pays a un coût. Vous le mobiliserez tant que ce sera nécessaire ?
Jordy Chan, ministre des Grands travaux, de l’Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes : « Oui, exactement. Le Tahiti Nui 1 est en cours de chargement pour desservir les îles des Tuamotu nord-est, pour pallier notamment la carence du secteur privé. Car comme votre reportage l’a cité, le Saint Xavier Maris Stella III est malheureusement en cours de réparation jusqu’en août. Donc, il a fallu que nous affrétions le navire pour approvisionner ces îles et pour permettre la vie de ses habitants. »

Ça fait un an que vous êtes aux commandes du ministère. Les acteurs économiques du BTP sont inquiets pour l’avenir en raison de l’annulation de grands projets. Qu’en dites-vous ?
« En ce qui concerne mon ministère, l’activité du BTP bat son plein. Nous avons toujours beaucoup de commandes publiques, beaucoup de travaux à venir. Nous donnons 2 à 3 ans de visibilité pour les entreprises. Pour vous donner une idée, le budget primitif de mon ministère pour cette année est de 12 milliards de Fcfp, ce qui équivaut à 28% de plus que l’année 2022. Donc, il y a toujours beaucoup d’activités en ce qui concerne notre activité. »

Les problèmes d’embouteillage sur les routes, vous vous y êtes attaqués par petites touches, mais sans engager de grands chantiers, à de grandes révolutions. Cela veut dire que c’est trop compliqué et trop coûteux, peut-être ?
« Nous avons des orientations stratégiques qui font que nous avons une stratégie en deux temps. Nous intervenons sur des problématiques qui peuvent être réglées rapidement à l’aide d’actions rapides et qui améliorent le quotidien des gens. Mais en parallèle, nous travaillons sur des projets plus structurants qui aboutiront, bien entendu, à des projets de grande envergure. Mais cela prend du temps et cela mobilise, bien entendu, beaucoup de moyens pour y arriver. »

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Qu’en est-il du projet de route du Sud ? C’est à nouveau enterré ?
« En ce qui concerne la route du Sud, c’est un projet, parmi d’autres, qui a pour vocation de diminuer la congestion et également d’améliorer la mobilité de nos habitants. C’est une de nos orientations stratégiques. Nous avons lancé plusieurs initiatives dans les domaines du covoiturage, du transport en commun, des pistes cyclables, mais également des rythmes scolaires et de la déconcentration pour y arriver. Mais en ce qui concerne ce projet, il est toujours à l’étude.
Nous avons constaté lors de notre nomination que le projet avait un impact social important. Raison pour laquelle nous avons lancé, au cours de l’année dernière, des études préliminaires pour étudier une variante qui permettait d’optimiser le tracé existant, afin qu’il y ait moins d’impact sur le bâti. Nous avons présenté les premiers résultats au tavana et ce que nous comptons faire, dorénavant, c’est de continuer sur des études plus détaillées sur les communes qui ont approuvé cette démarche. »

Vous aviez aussi annoncé la volonté de prolonger la deux fois deux voies à Mahina, qu’en est-il ?
« En fait, il s’agit plutôt d’un projet de deux plus une voie à Mahina. Donc, le projet a pour objectif de permettre deux voies dans le sens vers Papeete le matin et deux voies dans l’autre sens le soir, à l’image de ce qui se passe à Arue, entre le giratoire de Erima et La Fayette. Les études ont été lancées, donc elles ont démarré mi-mai, elles vont se dérouler tout au long de l’année. Le principe qui a été adopté pour ce projet, c’est un impact minimal sur les propriétés riveraines.
Nous avons déjà conduit des études préliminaires en interne qui nous ont montré que l’impact devait se concentrer principalement sur les clôtures. Maintenant, cela reste à confirmer par les études plus détaillées que nous menons actuellement. »

Les transports en commun sur voie dédiée, est-ce une utopie à Tahiti ?
« Le transport en commun, c’est une priorité pour notre gouvernement. Nous avons au sein de notre programme un projet de transport en commun en site propre, c’est-à-dire un transport en commun qui utilise justement des voies dédiées. Nous avons lancé d’ores et déjà des études de faisabilité sur plusieurs communes, notamment Papeete et Pirae. Mais également par la suite au cours de cette année, les communes limitrophes, Faa’a, Punaauia et Arue, pour aménager des voies réservées non seulement pour le transport en commun, mais également des pistes cyclables. Les premiers résultats sont prometteurs, mais les études de faisabilité doivent toujours se poursuivre, et nous pourrons vous donner plus de détails à ce sujet d’ici la fin de l’année. »

Le chantier du parking Silo à Papeete est à l’arrêt depuis des mois en raison d’un litige avec l’entreprise de construction. Les usagers de la route verront-ils un jour ces 500 places de parking dont a tant besoin la ville ?
« Le projet de parking Silo à Vaiami a été initié lors de la dernière mandature, qui a pour objectif de créer un parking de 500 places. Le marché a effectivement été résilié, parce que nous avons effectué des essais sur les pieux qui soutenaient la structure, qui ont montré qu’il y avait des malfaçons.
Le marché a été résilié également car nous avons constaté que l’entreprise était incapable de suivre la méthode spécifiée dans le marché pour construire ses pieux. Ce que nous comptons faire maintenant, c’est relancer un appel d’offres pour réattribuer le marché et permettre la finalisation du chantier. »

Cela va prendre un peu plus de temps donc…
« Nous prévoyons plutôt une mise en service en 2026, mais étant donné l’état actuel du marché, ce sont des délais qui, comme vous le comprendrez, sont assez approximatifs pour l’instant. »

Un mot sur le remaniement. A priori, vous faites partie de ceux qui seront maintenus. Vos priorités pour votre deuxième année au gouvernement ?
« Pour la deuxième année, il y a déjà beaucoup de chantiers qui vont avoir lieu. On a déployé la plateforme Wigo de covoiturage en mai dernier, qui va prendre de l’ampleur au cours de l’année. On a prévu également de démarrer le chantier de construction des abribus dès le second semestre de cette année. Nous avons aussi, avec le ministre de l’Éducation, prévu de mettre en place la réforme des rythmes scolaires, qui permettra d’améliorer la congestion au niveau de la circulation.
Il y a encore beaucoup de projets à venir, et il y a également des études plus structurantes au niveau des transports en commun qui vont aboutir à terme. »

Quand sera inauguré le quai des Croisières ?
« Le terminal de Croisières, c’est un chantier qu’on a prévu d’inaugurer au troisième trimestre de cette année. Le chantier a pris un peu de retard car il y a certains travaux qui ne sont toujours pas conformes, donc les visites de sécurité et de conformité restent encore à être effectuées. »

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