La crise covid décortiquée par une commission d’enquête de l’APF

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La gestion de la crise Covid a été passée à la loupe par une commission d’enquête de l’assemblée. Le rapport, adopté à l’unanimité, a sollicité des représentants de tous bords politiques… Du système de santé à la vaccination obligatoire, en passant par l’action des autorités, le rapport met en lumière les forces et les faiblesses du pays face à une crise sanitaire inédite.

Publié le 22/01/2024 à 17:23 - Mise à jour le 23/01/2024 à 10:20

La gestion de la crise Covid a été passée à la loupe par une commission d’enquête de l’assemblée. Le rapport, adopté à l’unanimité, a sollicité des représentants de tous bords politiques… Du système de santé à la vaccination obligatoire, en passant par l’action des autorités, le rapport met en lumière les forces et les faiblesses du pays face à une crise sanitaire inédite.

Des infrastructures limitées, une population en mauvaise santé, un manque d’effectifs ou encore un enchevêtrement de compétence État-Pays-commune : le rapport de 300 pages énumère les nombreuses défaillances du système politique, économique et sanitaire face à la pandémie.

« Il y a des choix qui ont dû être faits par le gouvernement de l’époque, rappelle Tepuaraurii Teriitahi, rapporteuse au sein de la commission d’enquête. La question a toujours été de trouver un juste équilibre entre l’aspect économique et l’aspect sanitaire, et de ne pas sacrifier l’un au profit de l’autre ».

169 personnes centrales dans la gestion de la crise ont été auditionnées. La commission d’enquête a également recueilli des témoignages de la société civile. Au fil des entretiens, elle a mis en exergue la défiance d’une partie de la population face au vaccin et aux mesures de restrictions. Dans cette période sombre, la gestion des décès reste un traumatisme. 778 personnes ont perdu la vie. « On s’est retrouvés en face de personnes qui étaient vraiment dans le feu de l’action pendant la crise et qui ont encore versé des larmes. On a reçu les pompes funèbres qui sont venues nous dire à quel point ils ont été submergés par ces décès. Et même si c’est leur métier, ils ne se sont jamais habitués à avoir autant de corps. À un moment donné, ça devenait tellement pesant qu’ils en faisaient des cauchemars, qu’ils ont été touchés au plus profond. »

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Mais le tableau n’est pas tout noir dans ce rapport. Le Pays est invité à prévenir plutôt que guérir. Clarifier la répartition des compétences, augmenter le nombre de lits, sensibiliser et promouvoir une vie saine : 49 recommandations ont été émises. « Stratégiquement, ce qu’on va faire, c’est qu’on va mettre en place une commission de travail, voir avec le gouvernement, et notamment avec le ministre de la Santé comment on peut travailler sur les recommandations pour qu’il y ait du sens et un suivi derrière », annonce Pauline Niva, présidente de la commission d’enquête.

Dépendante de l’extérieur, la Polynésie a montré ses limites face à cette crise inédite. La future commission devra aussi réfléchir à un modèle économique plus autonome.

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