Les services d’urgences polynésiens ont enfin leur système de localisation mobile avancée. Système de géolocalisation déployé sur l’ensemble des territoires d’outre-mer, l’AML (Advanced Mobile Location) permet une meilleure prise en charge des personnes en détresse : lorsqu’un appelant compose le numéro d’appel d’urgence, il envoie aux services de secours, automatiquement et sans action supplémentaire de sa part, toutes les informations de géolocalisation dont il dispose. L’utilisation de ce service améliore le temps nécessaire à la localisation des appelants et réduit le délai de l’intervention d’urgence.
Une révolution technologique déployée depuis le 1er janvier au fenua, grâce à une collaboration étroite entre l’État, le Pays, les communes et les opérateurs téléphoniques.
« Pendant une heure, on peut suivre l’appelant. Même s’il se déplace, on va suivre sa géolocalisation de son téléphone. Avec n’importe quel téléphone, que les gens aient internet, pas internet, qu’ils aient plus de crédit ou pas de crédit, quand ils appellent le 15, leur téléphone m’envoie un SMS avec leur position » , détaille le chef du service du SAMU, Bertrand Remaudière.
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Déployé sur les 5 archipels, ce nouveau système utilise l’ensemble des technologies des smartphones. « On peut avoir un lien pour demander des photos ou demander d’activer la caméra du recueillant pour nous faire un procédé ou pour montrer au secours ce qui se passe, explique le directeur adjoint du JRCC Cyrille Chapron. Par exemple, je fais une demande de vidéo et on voit ce qui se passe autour de nous » .
Uniquement compatible avec les systèmes Android pour le moment, l’AML sera opérationnel pour les téléphones Apple dès le mois de mars. En attendant, d’autres solutions existent, assure Bertrand Remaudière. « Quand on voit que ça ne nous renvoie pas la géolocalisation, on envoie un SMS à la personne, elle a juste à valider sur son téléphone et ça débloque la géolocalisation. L’idée, c’est que les gens ne fassent rien. Au 1er mars, ça sera automatique pour tous les téléphones et tous les modèles en Polynésie » , annonce-t-il.
Sur les arrêts cardiaques, le taux de survie est de 25% en milieu hospitalier. Un chiffre qui chute à 4% en extérieur. L’AML permet d’espérer une hausse de ce taux. « Chaque seconde qu’on perd à chercher une destination, à tourner sur la route, à rater la servitude, parce qu’il n’y a pas d’adressage, là on aura un point GPS à l’endroit exact où est le patient. Je suis certain qu’avec ces minutes gagnées, le taux des 4% de récupération de l’arrêt cardiaque va monter. J’espère au-dessus des 10% » , conclut le chef urgentiste.
Autre point bénéfique du déploiement de ce système, l’assistance aux personnes, notamment celles victimes de violences intrafamiliales. « Parfois elles ne veulent pas, ou elles ne peuvent pas, parce que soit elles sont sous la menace de leur mari, de leur conjoint ou autre, observe Poe Tehuiotoa, assistante de régulation médicale au CHPF. Cela nous permettra d’envoyer plus rapidement, si elles ne peuvent pas parler. Ça, c’est intéressant » .
Coût du système AML : environ 2 millions de francs. Il pourrait être prochainement étendu aux services de police.