La petite hôtellerie dénonce des normes trop lourdes et une concurrence déloyale

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Quelques jours avant le salon du tourisme, les propriétaires des pensions familiales de Tahiti et des Iles se sont retrouvés pour une journée technique : l’occasion de prendre connaissance et d’échanger sur les critères de sécurité et la réglementation administrative à appliquer.

Publié le 05/09/2024 à 10:15 - Mise à jour le 05/09/2024 à 10:15

Quelques jours avant le salon du tourisme, les propriétaires des pensions familiales de Tahiti et des Iles se sont retrouvés pour une journée technique : l’occasion de prendre connaissance et d’échanger sur les critères de sécurité et la réglementation administrative à appliquer.

En quelques années, leur taux de remplissage est passé d’environ 80 à 50%. Aujourd’hui, les professionnels de la petite hôtellerie s’essoufflent face à une forte concurrence et des contraintes administratives toujours plus importantes.

La présidente de l’association de tourisme authentique en Polynésie Mélinda Bodin, comprend la nécessité de ces critères, mais elle déplore le manque d’encadrement du Pays. « Si on est exigeants, qu’on soit exigeants pour tous. On a une trentaine d’îles. Et il y en a parmi ces iles qui n’ont jamais reçu qui que ce soit pour faire le moindre petit contrôle. On n’a pas le droit d’en laisser un au bord de la route ! Comme je le disais à la Chambre de commerce. Sinon, retirez-moi ces iles de cette appellation touristique. »

Par manque de moyens logistiques et financiers, il reste très difficile pour les pensions des iles les plus éloignées d’effectuer des travaux pour se remettre aux normes. D’où l’intérêt, pour les membres de l’association, de mutualiser leurs efforts. « On a un vrai problème aussi au niveau des électriciens par exemple, c’est-à-dire que sur ces iles-là, on n’a pas forcément des électriciens qualifiés, des électriciens qui connaissent parfaitement les normes, et donc c’est là le rôle de l’association, c’est là où le bureau de contrôle peut jouer un rôle, c’est en les accompagnant, en les guidant, pour faire en sorte que leurs pensions soient accueillantes et en sécurité« , explique Alexandre Millet, gestionnaire de Tahiti nui contrôle, bureau agréé en installations électriques notamment.

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Déjà mis en difficulté par la crise covid, ces professionnels doivent aujourd’hui trouver les moyens de répondre à de nouveaux critères de sécurité. Des contraintes que leurs concurrents de premier rang, les airbnb, ne connaissent pas, selon Gahina, propriétaire d’une pension à Fakarava. « Honnêtement, je suis un peu dépitée. On a l’impression de tout le temps s’engager et essayer de répondre à tous les critères qu’ils nous imposent, mais à chaque fois on nous invente encore des nouveaux critères. Mais à côté de ça, je tiens à rappeler quand même qu’il y a les meublés du tourisme qui reçoivent exactement les mêmes personnes dans leurs hébergements, qui eux n’ont pas cette obligation de contrôle de sécurité. Ce qui me paraît très injuste. » 

Le salon du tourisme du 6 au 8 septembre devraient leur servir de vitrine et rebooster leur activité.

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