La Polynésie célèbre l’Armistice, dans un monde où la paix est devenue fragile  

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Chaque 11 novembre marque la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918. Un Armistice célébré, ce lundi matin, au Monument aux morts de Papeete. La commémoration a particulièrement mobilisé cette année, tant au sein des forces armées que parmi les civils. Si le temps passe, le souvenir demeure, dans un monde où, ces dernières années, la paix n’est plus un acquis.

Publié le 11/11/2024 à 15:47 - Mise à jour le 11/11/2024 à 15:47

Chaque 11 novembre marque la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918. Un Armistice célébré, ce lundi matin, au Monument aux morts de Papeete. La commémoration a particulièrement mobilisé cette année, tant au sein des forces armées que parmi les civils. Si le temps passe, le souvenir demeure, dans un monde où, ces dernières années, la paix n’est plus un acquis.

204. Il s’agit du nombre de Polynésiens partis combattre pour les forces alliées durant la Première Guerre mondiale et qui n’en sont jamais revenus. Leurs noms sont gravés sur le Monument aux morts de la capitale. Et la rue où celui-ci est érigé leur est dédiée.

106 ans après la signature de l’Armistice, ces Poilus tahitiens ne sont pas oubliés. « Il faut continuer à transmettre ce que fut cette horreur qu’est la Première Guerre mondiale pour que les jeunes, nos enfants et nos petits-enfants, évitent de commettre les mêmes erreurs et n’aient pas à revivre la même chose », appelle de ses vœux Philippe Leydet, le directeur de l’antenne polynésienne de l’Office National des Anciens Combattants.

(Photo : Haut-commissariat)

Depuis 2012, le 11 novembre marque plus largement l’hommage à l’ensemble des morts tombés pour la France, qu’ils soient militaires ou civils ; disparus lors de conflits anciens ou plus récents.

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Pour cette occasion, la Flamme du souvenir qui scintille depuis plus d’un siècle sous l’Arc de Triomphe, à Paris, a été relayée jusqu’au fenua. C’est Miakim, une jeune collégienne, qui a été chargée de la porter.  

« La Flamme représente les anciens combattants morts pour la France. Il faut transmettre beaucoup de choses, beaucoup d’histoires », dit l’adolescente. Ce devoir de mémoire, la jeune génération semble se l’approprier.

(Photo : Haut-commissariat)

« C’est assez impressionnant. Ça te donne plus de motivation, plus d’envie. Ça peut pousser des gens à faire de belles choses », explique une jeune fille. « J’ai adoré. J’ai même eu des frissons. Je sais que derrière, il y a une histoire, un respect. J’ai ressenti les anciens soldats. C’est merveilleux de participer à ce genre de chose », confie une autre.

« Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est qu’il y avait un très grand nombre de jeunes », constate le général Denis Michel, « dans le cadre de la transmission de la mémoire, ils travaillent sur les valeurs de la République, sur ce que représente un drapeau et transmettre le souvenir pour qu’il ne disparaisse pas ».

Car la paix n’est jamais acquise comme en témoignent les divers conflits qui s’intensifient dans plusieurs régions du globe.  

« Nous avons, nous, la chance d’être nés dans un monde en paix. On se rend malheureusement compte depuis 2 ou 3 ans qu’il n’est pas si en paix que ça. La démocratie, c’est une chose acquise pour nous, mais ce n’est pas un leitmotiv pour tous les peuples du monde. Il est important de connaitre les sacrifices de nos anciens, savoir que, peut être un jour, nous devrons assumer les mêmes sacrifices. En espérant que nos enfants n’aient pas à le faire pour maintenir leur liberté », souligne Philippe Leydet.

Comme l’a rappelé le ministre des Armées, élus, anciens combattants et élèves ne font pas office de gardes des morts, mais bien de sentinelles des vivants.

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