La Polynésie, un exemple dans la promotion de la médecine intégrative

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L’hôpital du Taaone accueillait ce jeudi le premier colloque de la médecine intégrative polynésienne. Un terme pour illustrer le recours simultané à la médecine fondée sur les faits et aux médecines alternatives dans le suivi d'un patient. Avec une science de la médecine traditionnelle largement mise en avant dans notre société, la Polynésie est devenue au fil du temps un exemple dans l’intégration de tradipraticiens au sein des structures hospitalières.

Publié le 01/12/2023 à 8:13 - Mise à jour le 01/12/2023 à 14:30

L’hôpital du Taaone accueillait ce jeudi le premier colloque de la médecine intégrative polynésienne. Un terme pour illustrer le recours simultané à la médecine fondée sur les faits et aux médecines alternatives dans le suivi d'un patient. Avec une science de la médecine traditionnelle largement mise en avant dans notre société, la Polynésie est devenue au fil du temps un exemple dans l’intégration de tradipraticiens au sein des structures hospitalières.

Lorsque les techniques de la médecine conventionnelle rencontrent celles des médecines alternatives ou traditionnelles dans le suivi d’un patient, cela s’appelle la médecine intégrative. Une nouvelle approche des soins qui était loin d’être évidente, dans le monde médical

« En 2017, quand on interroge les soignants sur : ‘est-ce que vous voulez travailler avec un tradipraticien ?’ on est à 40 %. Aujourd’hui, à l’hôpital, quand on pose la question, on est à 72 %. Il faut arrêter ce mythe que la médecine conventionnelle rejetterait la médecine traditionnelle. C’est complètement faux », martèle le docteur Eric Parrat, pneumologue au CHPF.

Du fait d’une présence très ancrée de la médecine traditionnelle au sein de la population, la Polynésie est aujourd’hui un exemple dans cette approche innovante, comme le souligne Eric Parrat : « Des médecins, des infirmeries, des kinésithérapeutes, des psychologues, des hypnothérapeutes, des personnes qui pratiquent le reiki, et des tradipraticiens travaillent tous ensemble sur le même malade. Et c’est ça qui donne le résultat. Ce qu’on fait en Polynésie est extraordinaire. Même moi, 20 ans après avoir lancé ça, je n’en reviens pas ».

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Les tradipraticiens sont donc devenus au fil du temps un chaînon indispensable au sein des équipes de soignants. « Le fait qu’ils soient présents dans les soins est quelque part facilitateur pour la prise en charge, car ça rassure. Il y a aussi une traduction qui est faite. On a vu que c’était un élément très important et qui nous permettait de mieux prendre en charge, tout simplement », constate Raihei Ansquer, médecin urgentiste au CHPF

Pour Jenny Torea, référente des tradipraticiennes à l’hôpital, l’évolution des mentalités sur ce partenariat entre science moderne et traditionnelle, ne fait aucun doute : « C’était un peu compliqué de parler de rahu tahiti, de massages, de monoï, d’accompagnement ou d’esprit et d’âme. Aujourd’hui, il y a une acceptation des deux médecines. Donc je suis très satisfaite de l’évolution et de l’acceptation de tout le monde ».

En intégrant la notion de spécificité culturelle dans le parcours hospitalier d’un patient, le CHPF a su répondre à une réelle attente. « Nous sommes là pour les accompagner dans une bonne compréhension, que ce soient la prise en charge, les soins, les médicaments. Quand on parle avec le patient dans sa langue, il y a une ouverture magique qui se crée », ajoute Jenny Torea.

Une magie qui n’est pas près de disparaitre puisque les protagonistes de ce premier colloque sur les médecines intégratives ont annoncé qu’une étude sera prochainement révélée sur l’impact de l’intégration de ces tradipraticiens et sur leurs bienfaits.   

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