La première unité d’accueil pédiatrique des enfants en danger des Outre-mer va ouvrir ses portes à Tahiti

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L'UAPED, une nouvelle unité pour prendre en charge les mineurs victimes de violences, de maltraitances ou encore de négligences, va prochainement ouvrir ses portes au fenua. Un accueil personnalisé et adapté y sera proposé. L’objectif : éviter un deuxième traumatisme pour l’enfant.

Publié le 29/05/2024 à 16:09 - Mise à jour le 30/05/2024 à 9:48

L'UAPED, une nouvelle unité pour prendre en charge les mineurs victimes de violences, de maltraitances ou encore de négligences, va prochainement ouvrir ses portes au fenua. Un accueil personnalisé et adapté y sera proposé. L’objectif : éviter un deuxième traumatisme pour l’enfant.

Des professionnels de la santé, du social et de la justice réunis dans une même unité : c’est le principe de l’UAPED (unité d’accueil pédiatrique des enfants en danger), anciennement UAMJP (unité d’accueil médico-judiciaires pédiatrique). La première unité des Outre-mer va bientôt ouvrir ses portes en Polynésie française : « Si l’enfant nous est adressé par voie judiciaire ou par voie des forces de l’ordre, il va, dans un premier temps, avoir une audition en salle protégée avec un enregistrement de cette audition. Dans un second temps, le médecin ou/et la psychologue, ou/et l’éducatrice spécialisée, va pouvoir le prendre en charge, l’interroger, l’interviewer sur ses difficultés, sur les événements qu’il a vécus. L’ensemble de ces pièces sera joint au dossier qui va aller soit chez le procureur soit aux forces de la police » explique Laurence Bonnac, présidente de l’association Pare Ora.

Au-délà de constituer un dossier, le but de l’UAPED est de ne pas réactiver le psychotraumatisme de l’enfant. « On sait qu’il y a le premier traumatisme de la violence, mais après, il y a parfois toute la partie judiciaire qui peut être re-traumatisante. Ça peut être compliqué pour l’enfant d’aller à plusieurs endroits, répéter son histoire. Là, l’idée, c’est qu’on soit tous regroupés au même endroit. Il vient une fois, il voit tous les professionnels qu’il a besoin de voir et après, il rentre chez lui. On a déjà fait le gros du travail en une fois » indique Marie D’haveloose, psychologue.

L’unité a tissé des partenariats avec la DSFE et différentes associations, déjà existantes, qui viennent en aide aux enfants victimes de violences : « On essaie de faire tout un maillage avec cet ensemble de partenaires. On en a déjà rencontré beaucoup, non pas pour venir remplacer ou faire à la place d’eux, mais vraiment pour travailler main dans la main. J’étais assez surprise de l’engouement des différents partenaires qui nous disaient ‘on attendait ça’. Il y a un véritable besoin » précise Marianne Ballet, responsable de l’UAPED.

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(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Pas encore officiellement ouverte, l’UAPED a déjà des perspectives de développement. Basée sur Tahiti, elle a vocation à être active dans les îles et proposer des formations aux professionnels qui peuvent se retrouver face à des situations de violences infantiles. « Une structure experte, c’est toujours important parce qu’en tant que professionnel de santé, moi-même médecin et d’autres confrères, c’est vrai que malheureusement, on est souvent confrontés à la violence dans nos consultations. On est parfois démunis face à des situations familiales, sociales, difficiles. On ne sait pas toujours vers qui se tourner » admet Teanini Tematahotoa, médecin.

40 millions de Fcfp sont nécessaires pour faire tourner la structure. Une convention sera bientôt être signée par plusieurs partenaires. Pour l’instant, seul le Pays n’a pas donné suite aux sollicitations de l’unité.

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