Jusqu’à quel point le Pays compte soutenir Air Moana ? C’est la question que se pose Air Tahiti. Dans une note de service, la direction de la compagnie domestique évoque sa « stratégie pour défendre les intérêts de la société et du personnel« .
Si le directeur d’Air Tahiti y indique ne pas être « opposé à la concurrence » , il réclame une égalité de traitement. Un courrier a été envoyé ce mercredi au gouvernement, à l’Assemblée et au Haut-commissaire. Et ce matin, lors de l’étude du collectif budgétaire en commission de l’économie, la question du soutien du Pays à Air Moana, en difficulté financière, a été largement abordée.
« Je pense que si on fait le total des soutiens qui ont été apportés par le Pays à Air Tahiti depuis sa création, on obtient des chiffres qui sont conséquents. C’est normal, c’était l’acteur historique. Aujourd’hui, on est là pour s’assurer qu’une concurrence saine puisse exister, explique Moetai Brotherson. Il y a eu, depuis la création d’Air Moana, et avec l’ancienne direction d’Air Tahiti, une guerre sanglante qui a été menée, qui a conduit à une destruction de valeur pour les deux compagnies. Je pense que ce n’est pas la bonne approche. Je pense qu’il y a, et je l’ai toujours dit, de la place pour deux opérateurs. Il faut maintenant trouver le point d’équilibre » .
– PUBLICITE –
Du côté des non-inscrits et de Nuihau Liaurey, on s’interroge sur l’entrée du Pays au capital de Natireva. « Nous, ce qui nous inquiète, c’est que la société est en difficulté financière, d’une part, et donc ça va conduire finalement le Pays à devoir assurer les pertes, si c’est le cas, et garantir les emprunts. On est sur quasiment 9 milliards de francs s’il s’agit d’acquérir trois appareils » , note le leader de A here ia Porinetia.
Le Tapura Huira’atira se dit sensible aux inquiétudes formulées par Air Tahiti. « Notre crainte aujourd’hui, c’est une distorsion dans la concurrence, parce qu’on voit aujourd’hui que le gouvernement fait tout pour sauver Air Moana. On veut de la concurrence, il n’y a pas de souci, mais à côté de ça, il y a Air Tahiti également, et là, clairement, il y a une situation inégalitaire » , pointe Tepuaraurii Teriitahi.
Le collectif budgétaire sera étudié lors d’une session extraordinaire, mardi prochain, à l’Assemblée. Faute de réponse du Pays, Air Tahiti dit envisager l’arrêt des vols non rentables ou non couverts par la délégation de service public.