L’association Tahiti Herb Culture a choisi le jour de ses huit ans d’existence pour effectuer un geste symbolique, mais toutefois répréhensible par la loi : planter un pied de cannabis devant l’assemblée de la Polynésie française.
« Le fait d’être ici aujourd’hui m’expose devant la loi à des poursuites, mais peu importe, on est là pour la symbolique des choses, a expliqué Karl Anihia, le président de l’association THC, à la dizaine de personnes venues assister à l’événement. C’est-à-dire que pour débloquer cette situation, elle ne passe que par l’institution qui est derrière nous, l’assemblée. Il faut que l’assemblée fasse un texte de loi.
En France, l’usage du cannabis thérapeutique a été autorisé à titre expérimental pendant une durée de trois ans. A partir de septembre, les premiers patients, au nombre de 3000, auront la chance de bénéficier d’un traitement à base de cannabis. Qu’en est-il de la Polynésie ? Qu’en est-il des autres personnes qui veulent elles aussi avoir cette alternative comme soulagement à leur maladie ? »
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L’association croit fermement aux vertus thérapeutiques du cannabis, plus précisément du cannabidiol, ou CBD, molécule présente dans la plante. Elle s’est d’ailleurs mise à produire de l’huile de CBD à petite échelle.
« Mais sur 100 messages de demande que l’on reçoit par jour, on en sélectionne que 10 parce que c’est toujours illégal, a poursuivi Karl Anihia dans son discours. Et on n’a pas la possibilité d’en produire tous les mois. Ce sont des cultures de 6 à 9 mois. Faire du ra’au, c’est pas faire plaisir aux gens comme on vend du cannabis dans des sticks ou dans des boîtes. On ne parle pas de la même chose. Je suis là pour apporter une autre vision de la plante.
Pour que l’on soit clair dans l’objectif de l’association, elle n’est pas de soulager ou de guérir les personnes, mais de démontrer que cette plante, c’est un ra’au, ce n’est pas uniquement une drogue. Et à part fumer, il y a beaucoup d’autres choses qu’on peut faire, comme de l’huile, de la crème, du chocolat… », a-t-il conclu.
La DSP est intervenue au terme de la « cérémonie » pour demander aux participants de déterrer le plant de cannabis. Ils ont obtempéré dans le calme et le plant a été confisqué par les autorités.