L’AVC en Polynésie est « très fréquent et très grave »

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Le 29 octobre marque la journée mondiale de lutte contre l'AVC. L'occasion pour l'association Polynésie AVC d'organiser un tout premier événement de sensibilisation.

Publié le 29/10/2023 à 16:55 - Mise à jour le 30/10/2023 à 13:44

Le 29 octobre marque la journée mondiale de lutte contre l'AVC. L'occasion pour l'association Polynésie AVC d'organiser un tout premier événement de sensibilisation.

À la mairie de Pirae ce dimanche, l’association Polynésie AVC proposait des dépistages. Un stand de renseignement était également installé. Car le fenua est particulièrement concerné par les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

« L’AVC en Polynésie, c’est très fréquent et très grave. En 2017, au CHPF, on avait à peu près 370 hospitalisations sur toute l’année, déclare Louise Watrin neurologue. En 2022 nous avons eu 452 hospitalisations pour AVC au CHPF donc ça ne comprend pas en plus les gens qui restent chez eux et les patients qui sont pris en charge à Raiatea, aux Marquises, dans les îles et qui restent sur ces iles-là. »

Il existe plusieurs types d’AVC : « Il y a l’AVC qu’on dit hémorragique. C’est-à-dire qu’on a l’artère qui saigne dans le cerveau. En général, c’est dû à l’hypertension artérielle. C’est dû aussi à l’âge et aux traitements anti-coagulants. Ici en Polynésie, on a beaucoup de patients qui prennent des anti-coagulants pour le cœur et ça peut favoriser les hémorragies cérébrales. Dans la plupart des cas, c’est plutôt une artère qui va se boucher avec un caillot. Dans ce cas, c’est l’hypertension artérielle, le diabète, le tabac, l’obésité et le cholestérol. »

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Selon la neurologue qui a recueilli des chiffres auprès d’un autre spécialiste, le taote Buon, la moyenne d’âge des personnes touchées par l’AVC en Polynésie en 2022 était de 64 ans « alors qu’en France par exemple, on est sur 73-74 ans. Donc, on a des patients qui sont jeunes et on a beaucoup de patients actifs et qui travaillent qui font un AVC. »

En cause : une mauvaise hygiène de vie, ou encore de l’hypertension. « Beaucoup de gens qui ne se font pas dépister et ne savent pas qu’ils sont hypertendus et du coup les chiffres atteignent 23-24 de tension facilement. »

Connaitre les symptômes

Lorsque l’AVC se produit, tout est une question de temps. Une prise en charge rapide peut permettre d’éviter de graves séquelles : « Quand (…) on arrive dans les premières heures, on a des traitements anticoagulants qu’on injecte en intraveineux et une procédure qu’on appelle la thrombectomie. Ce sont les radiologues qui vont passer dans l’artère de la jambe, remonter jusqu’au caillot et aller aspirer le caillot. Ça, ça ne se fait que dans les premières heures de constitution de l’AVC. Passé ce délai, on a moins d’options thérapeutiques et le handicap s’installe et s’aggrave et la mortalité est majorée aussi si on tarde trop. »

Il est donc essentiel de connaitre les symptômes de l’AVC. Ceux-ci vont dépendre de la zone du cerveau qui est touchée. « Ça peut être une faiblesse ou une paralysie du visage, d’un bras, d’une jambe ou carrément de tout un côté du corps. Ça peut être des fourmillements aussi d’un côté du corps. Ça peut être des problèmes de paroles : quelqu’un qui semble perdu et ne comprend pas ce qu’on mui dit, ou qui bafouille. Ça peut être des troubles visuels aussi comme une vision double par exemple ou des maux de tête très forts. »

En 2022, en Polynésie, si la moyenne d’âge des personnes concernées était de 64 ans, des patients de 17 à 99 ans ont été touchés.

L’interview de taote Watrin

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