15 ans ont passé depuis 2009 et la création de cette journée par l’ONU. Mais cette date ne semble pas susciter d’intérêt en Polynésie, comme le déplore Hinamoeura Morgant-Cross. Chaque année, l’activiste et élue de l’assemblée milite au sein de diverses organisations non gouvernementales pour que les essais nucléaires réalisés par la France en Polynésie ne tombent pas dans l’oubli.
« Il y a eu deux réunions. Une à Vienne, en 2022, à laquelle j’ai assisté, avec également d’autres Polynésiens ou des personnes de métropole. Puis une réunion l’année dernière à New-York. La troisième se tiendra en 2025 à New-York également. L’idée, c’est de faire pression sur les États pour se dénucléariser », indique-t-elle.
La lutte contre les essais est un combat vieux de 47 ans pour le Tavini Huiraatira. Les élus indépendantistes sont aujourd’hui majoritaires à Tarahoi. Pourtant, seule la résolution de Hinamoeura Morgant-Cross sur le soutien de l’assemblée au traité d’interdiction des armes nucléaires a été adoptée en septembre dernier. Un traité que la France n’a pas signé et qui ne trouve toujours pas écho à Paris.
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« Malheureusement, on ne peut pas ratifier ce traité puisqu’on est une assemblée qui est rattachée à la France. Mais c’était important, pour nous Polynésiens, de nous inscrire dans ce souhait qu’il n’y ait plus d’armes nucléaires dans le monde. Aujourd’hui, il y a environ 12 000 têtes nucléaires, dont un peu moins de 300 pour la France », souligne l’élue.
La députée indépendantiste, Mereana Reid-Arbelot attend quant à elle que les travaux de la commission d’enquête sur les expérimentations nucléaires en Polynésie reprennent. Ils ont été brusquement interrompus en juin en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale
« Nous souhaitons connaître les pages de notre histoire, les faits, les contextes historiques. L’aspect à la fois sanitaire, scientifique, environnemental, sociétal, mais aussi l’aspect politique et économique », dit-elle.
L’attente pourrait encore durer pour la députée, car la France n’a toujours pas de gouvernement. Quant à Hinamoeura, elle prévoit de diffuser ce jeudi, via diverses plateformes, des messages anti-nucléaires dans le monde.