Pour calmer les douleurs neuropathiques ou les formes sévères d’épilepsie, certains malades n’hésitent plus à se soigner dans l’illégalité. Depuis mars 2021, et jusqu’en 2024, l’usage thérapeutique du cannabis est expérimenté en métropole. Aujourd’hui, la médecine traditionnelle et la médecine moderne convergent en faveur de la recherche sur les vertus de cette plante.
« Enfin, on parle du cannabis autrement qu’habituellement », se félicite Karl Anihia, le président de l’association Tahiti Herb culture. « On parle de ses bienfaits réels. Aujour’dhui, des professionnels de santé se positionnent clairement. Que demande-t-on aujourd’hui ? Juste la concrétisation des choses par un projet de loi à l’Assemblée. Il viendra encadrer toute l’activité, que ce soit pour les professionnels comme pour les patients », ajoute celui-ci.
« Il y a le bien-être et il y a le médical »
Dans les médecines ancestrales, le cannabis était régulièrement utilisé. Puis son usage a été prohibé dans de nombreux pays, empêchant toute recherche sur ses bienfaits potentiels.
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A l’occasion du bilan des 100 jours de son gouvernement, Moetai Brotherson a franchi un pas. Le CBD, substance qui contient une très faible dose de THC, principal principe actif du cannabis, sera très prochainement légalisé en Polynésie, comme c’est le cas en métropole. Mais son efficacité pour soulager les douleurs est faible.
« Il y a le bien-être et il y a le médical. Le médical doit être suivi par un médecin, prescrit par lui et cela doit être fourni en pharmacie. C’est ça la différence. Il faut bien comprendre la différence entre CBD et cannabis. La différence c’est le taux de THC. C’est tout », souligne Karl Anihia.
En novembre 2022, une « loi du pays » rédigée par l’ancien gouvernement a été adoptée pour permettre l’usage thérapeutique du cannabis. Une « usine à gaz », selon le président du Pays, qui veut apporter des modifications aux textes encadrant ce sujet sensible.