Lundi soir, Tematai Le Gayic a tenu une réunion publique dans les locaux de la mairie de Papeete pour annoncer le lancement d’une pétition (physique et en ligne) demandant la création d’une citoyenneté maohi. Un statut qu’il entend réclamer auprès du chef de l’État.
« Cette pétition, c’est un peu la remontée par le bas de ce que les Polynésiens sont véritablement pour cette citoyenneté maohi. Et de la faire savoir au président de la République qui est le levier le plus important dans la révision constitutionnelle », a expliqué l’élu.
La pétition, qui vise les 100 000 signatures, viendrait en appui d’une proposition de loi constitutionnelle que le député entend soumettre à la représentation nationale, couplée à une résolution des élus de l’Assemblée de Polynésie soutenant la démarche.
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Quels critères pour obtenir la citoyenneté ?
« Cette citoyenneté, c’est la reconnaissance juridique de notre existence (…) dans la République française. Évidemment, la deuxième étape, c’est l’accession à la pleine souveraineté. Mais encore une fois, par le biais démocratique, donc par référendum », a ajouté Tematai Le Gayic.
Lundi soir, le député a exposé à son auditoire les critères qui pourraient être exigés pour obtenir la citoyenneté : être né « en terre maohi », « avoir au moins un de ses parents citoyen maohi », avoir vécu, a minima, la moitié de sa vie en Polynésie et passer devant une « commission de naturalisation » ou, enfin, « être marié à un citoyen, ou une citoyenne maohi depuis au moins 15 ans et passer devant une commission ». L’élu a toutefois regretté certains propos « un peu xénophobes » tenus lors de cette réunion, une « dérive qu’il faut combattre » selon lui.
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Droits et devoirs
Cette citoyenneté octroierait divers droits à ceux qui en bénéficieraient. Le droit de vote, le député souhaitant « que la vie politique soit gérée par une communauté qui vit sur cette terre » ; le droit à l’emploi, les citoyens accédant « prioritairement » aux embauches ; et le droit à la propriété, pour qu’ils puissent « acquérir un bien immobilier ».
Mais ces droits seraient aussi assortis de « devoirs ». « Il y aura une politique éducative pour réapprendre qui nous sommes et quel cheminement nous voulons avoir (…) Il faut apprendre l’histoire de notre pays, notre hymne, nos savoirs et nos us et coutumes », a précisé Tematai Le Gayic.
Le député considère que la création de la citoyenneté pourrait « aller plus vite qu’on ne le pense ». Selon lui, une « fenêtre » sera ouverte dans le courant de la fin de l’année 2024, avec l’étude de demandes d’évolutions institutionnelles émises auprès du gouvernement central par plusieurs territoires d’Outre-mer.
Retrouvez la pétition sur ce lien.