Le foyer Te Arata, un tremplin pour parvenir à sortir de la précarité

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La pauvreté en Polynésie. Un vaste sujet aux multiples dimensions qui a récemment fait l’objet d’une autosaisine du Cesec. Outre l’aspect financier, il concerne aussi l’accès aux soins, à l’éducation ainsi qu’au logement. Des situations auxquelles sont aujourd’hui confrontés de nombreux Polynésiens, comme les familles hébergées temporairement au foyer Te Arata. Ouvert en 2000, la structure accompagne ses locataires dans leurs projets de vies. Et les demandes d’admission sont nombreuses, de l’ordre de 5 à 6 par jour.

Publié le 11/09/2024 à 13:40 - Mise à jour le 11/09/2024 à 13:40

La pauvreté en Polynésie. Un vaste sujet aux multiples dimensions qui a récemment fait l’objet d’une autosaisine du Cesec. Outre l’aspect financier, il concerne aussi l’accès aux soins, à l’éducation ainsi qu’au logement. Des situations auxquelles sont aujourd’hui confrontés de nombreux Polynésiens, comme les familles hébergées temporairement au foyer Te Arata. Ouvert en 2000, la structure accompagne ses locataires dans leurs projets de vies. Et les demandes d’admission sont nombreuses, de l’ordre de 5 à 6 par jour.

Un toit, des repas, un accompagnement humain, mais surtout de la dignité. C’est ce que propose l’un des six foyers de l’association Emauta, le foyer Te Arata, situé à Papeete. 8 familles peuvent y être accueillies en même temps. Pour une bonne cohabitation, des règles de vie commune s’imposent à tous. Ici, on se concentre sur son projet de vie, mais surtout sur soi.

« Papa avant d’être papa, c’est un homme. Maman, avant d’être maman, c’est une femme. C’est cette individualité sur laquelle il faut beaucoup travailler. Pour certains, ce n’est même pas l’accès à l’emploi, c’est plus un travail sur eux-mêmes. Donc, s’aimer soi-même. L’estime de soi, c’est important avant de pouvoir s’ouvrir aux autres. La difficulté, c’est de vraiment pouvoir accompagner la personne pour qu’elle accepte un suivi avec la psychologue », explique Rosemonde Teriitapunui, la directrice par intérim du foyer.

Ces familles sont souvent orientées ici par les travailleurs sociaux. Chacune avec son profil, son histoire. Un jeune couple des Tuamotu a été évasané à Tahiti en 2023. Il a décidé de s’y installer dans l’espoir d’un avenir meilleur pour ses enfants, dont deux ont été placés en familles d’accueil. Le couple est d’abord hébergé par des proches. Une situation délicate pour ces parents sans revenu.

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« Les Tuamotu, on dit que c’est bien. C’est vrai. On peut vivre du coprah, du poisson, même sans salaire. Mais le souci, c’est qu’on ne s’entend pas avec la famille pour les terrains. Du coup, on en a parlé et on est descendu ici. Ça a été difficile pour nous au départ. On ne savait pas où aller. On courait de maison en maison, on allait chez ma belle-mère, parfois chez mon beau-père », témoigne le père de famille.  « En arrivant ici, j’ai pu intégrer une formation comme lui. C’est une remise à niveau pour ceux qui ont besoin », ajoute sa compagne.

L’objectif est de leur permettre de progresser en lecture, en écriture, et en calcul, afin de favoriser leur insertion professionnelle. Un travail complémentaire à celui mené au sein du foyer sur le plan humain.

« Aujourd’hui, j’arrive à m’exprimer. On arrive aussi à s’organiser. Les grandes disputes qu’on avait avant, c’est devenu rare. La violence, avant, c’était vraiment fort. Je la tabassais. Maintenant, tout a changé », sourit le père de famille. Sa compagne et lui cherchent désormais un « moyen pour récupérer » leurs enfants : « On fait tout notre possible pour avoir un endroit, un travail, faire des économies ».

Animé d’une grande volonté, le jeune couple semble en bonne voie. Son passage au foyer Te Arata lui a permis d’engager un tournant majeur dans sa vie de famille. Une famille qui espère rapidement être de nouveau réunie sous le même toit. Le leur, cette fois.

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