Le grand requin marteau de Tiputa, sujet du prochain film de Laurent Ballesta

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Il avait plongé de nuit à Fakarava pour immortaliser un groupe de 700 requins gris. Le biologiste et photographe Laurent Ballesta poursuit ses explorations dans les profondeurs, avec l’expédition Gombessa. Le projet Tamataroa, cette fois à Rangiroa, vise à observer un animal à la fois puissant et farouche : le grand requin marteau de la passe de Tiputa.

Publié le 17/02/2024 à 14:40 - Mise à jour le 19/02/2024 à 16:15

Il avait plongé de nuit à Fakarava pour immortaliser un groupe de 700 requins gris. Le biologiste et photographe Laurent Ballesta poursuit ses explorations dans les profondeurs, avec l’expédition Gombessa. Le projet Tamataroa, cette fois à Rangiroa, vise à observer un animal à la fois puissant et farouche : le grand requin marteau de la passe de Tiputa.

Il n’a encore jamais été filmé dans son milieu naturel sans être appâté. Le grand requin marteau de Tiputa, fascine Laurent Ballesta. Le célèbre photographe marin prépare son troisième film aux Tuamotu, avec l’équipe de l’expédition Gombessa.

Un défi à la fois technique et scientifique. Car pour observer cet animal craintif, il est nécessaire de plonger à plus de 60 mètres, dans le courant. Et à l’image de cette espèce de squale, les plongeurs équipés de recycleur doivent se faire particulièrement discrets.

« J’essaie d’en faire un fantôme. Qu’il soit caché à moitié par le corail ou derrière des bancs de poissons pour que l’on voie juste sa silhouette. Malgré sa taille massive, qu’il soit un petit détail dans un grand décor », explique Laurent Ballesta.

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Contrairement aux images capturées aux Bahamas, où les requins sont appâtés, l’expédition Gombessa cherche à documenter le comportement naturel des grands requins marteaux.

« On sait déjà des choses sur le grand requin marteau qu’on ne savait pas il y a 3 ans, grâce aux marquages et aux balises. C’est tout cela qu’il faudra raconter », explique Laurent Ballesta. (Crédit: TNTV)

Des scènes qui n’ont donc jamais été observées. Et l’avantage de cette mission en partenariat avec la Mokarran Protection Society dans le cadre du projet Tamataroa, c’est de disposer de temps.

« On a les moyens suffisants pour mener ces études sur plusieurs années et d’avoir une belle histoire authentique. C’est-à-dire quelque chose qui amène une connaissance nouvelle. On sait déjà des choses sur le grand requin marteau qu’on ne savait pas il y a 3 ans, grâce aux marquages et aux balises. C’est tout cela qu’il faudra raconter », ajoute le biologiste marin.

Car si le projet Tamataroa a démarré seulement l’année dernière, la Mokarran Protection Society et l’expédition Gombessa cherchent à percer les mystères de cet animal et son intérêt pour la passe de Tiputa depuis déjà plus de trois ans. « On est sur l’un des derniers refuges du grand requin marteau » précise le coordinateur du programme Tamataroa Antonin Guilbert.

Et si ce programme de recherche commun aux deux entités doit permettre aux recherches d’avancer plus efficacement, il a bien sûr l’ambition de restituer les connaissances scientifiques sur ce grand prédateur. Le futur film s’inscrit dans ce sillage, afin de vulgariser les résultats scientifiques.

Et comme pour chacun de ses films, Laurent Ballesta est en quête de scènes inédites. « Le scénario idéal, c’est qu’on ait sa prédation. Ce qui est bien, c’est que l’on a déjà des images de prédation, même si elles ne sont pas de notre fait. Grâce à cette science participative, qui a dévié vers de l’image participative, on a récupéré quelques séquences exceptionnelles qu’on livrera dans le film », dit-il.

Des images qui permettront aussi de sensibiliser le grand public à la fragilité de cette espèce menacée.

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