Le projet de Route du Sud ressort des cartons. Longtemps envisagée, mais jamais réalisée, elle est censée reliée Punaauia à Taravao pour décongestionner le réseau actuel. Ce vendredi, Jordy Chan s’est donc déplacé à Paea pour prendre le pouls des élus de la commune sur le sujet.
« Nous avons essayé d’optimiser le tracé qui avait été élaboré par le passé en évitant au maximum l’impact sur les populations locales, notamment le bâti. L’objectif, c’est de consulter les communes pour avoir leurs avis », explique le ministre.
Celui-ci précise que le projet n’en est qu’au « stade d’études préliminaires ». « Il nous reste encore à faire appel à un bureau d’études pour pouvoir étudier de manière plus précise d’autres axes d’optimisation », ajoute-t-il.
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Les élus de Paea n’ont, en tous les cas, pas été convaincus par cette présentation. Dont le premier d’entre eux, Antony Géros : « Le Conseil municipal reste défavorable au projet, même s’il a été remanié ».
« Rien que pour Paea, ce sont 350 familles »
Antonyé Géros
« Pour faire ce tracé en l’état, sans passer par la montagne, on est sur des maisons, même si on est sur moins de maisons qu’on ne l’était en 2020 ou avant (…) Rien que pour Paea, ce sont 350 familles. C’est beaucoup », déplore-t-il. Avant toute prise de décision, le maire souhaite l’organisation d’un « referendum local pour demander à la population ce qu’elle en pense ».
Mauri Avae, résident de Paea qui a acheté 1,6 hectare de terres en 1971, sur lesquelles vit l’ensemble de sa famille, est, lui aussi, farouchement opposé au nouveau projet. Qui n’en est pas un, selon lui. « C’est exactement la même chose que celui présenté par René Temeharo -l’ancien ministre des Grands travaux, Ndlr », raille-t-il. Il estime que la moitié de son terrain serait amputée.
« Le problème, c’est qu’à Papeete, c’est fini. C’est un goulot. Donc, ils vont déplacer le problème à Taravao. Mais ce n’est pas ça que nous voulons », souffle-t-il. Lui souhaiterait que le gouvernement « étudie l’impact de la diminution des voitures » dont on « ne parle jamais ». « Il y a autant de voitures que d’habitants. Si l’on diminue ce nombre, on diminue les besoins en routes », conclut-il.