La plateforme Covid avait annoncé la couleur mercredi en conférence de presse. Si la métropole décide de généraliser le rappel à tous les publics de plus de 18 ans, la Polynésie s’alignerait. « Ce que nous faisons ici doit correspondre à ce qui se fait là-bas, donc attendez-vous à ce que nous vous annoncions la généralisation de la vaccination à toute la population, soulignait le responsable de la vaccination, Daniel Ponia. Nous attendons la sortie du décret pour pouvoir l’appliquer ici ». L’allocution du ministre de la Santé, Olivier Véran dès le lendemain fixe au 27 novembre la dose de rappel pour toutes les personnes de plus de 18 ans, 5 mois après leur dernière injection.
Jusque-là rien d’obligatoire. Mais le ministre annonce aussi que dès le 15 décembre, la dose de rappel sera intégrée au pass sanitaire pour « les 65 ans et plus qui ont fait leur dernière injection il y a plus de 7 mois ». Et que dès le 15 janvier, elle sera intégrée au pass sanitaire pour « tous les 18 ans et plus qui ont fait leur dernière injection il y a plus de 7 mois ».
« Si vous n’êtes pas encore vacciné et si vous souhaitez bénéficier du pass sanitaire, vous devrez donc vous faire tester tous les jours à vos frais »
Olivier Véran, ministre de la Santé
Enfin le ministre annonce surtout que la validité des test PCR et antigéniques pour le pass sanitaire sera ramenée à 24h, au lieu de 72h dès lundi. « Ce qui veut dire que très concrètement si vous n’êtes pas encore vacciné et si vous souhaitez bénéficier du pass sanitaire, vous devrez donc vous faire tester tous les jours à vos frais, sauf si vous êtes symptomatiques avec une ordonnance du médecin ou si vous êtes reconnu cas contact » développe le ministre. En dehors des voyageurs, déjà soumis à l’obligation vaccinale du fait notamment des escales (Los Angeles et San Francisco) aux Etats-Unis, les plus récalcitrants devront donc redoubler d’efforts pour se procurer un pass sanitaire sans passer par la case vaccin. Y compris au fenua, où l’obligation vaccinale compte parmi les points de revendication majeur de la grève générale des syndicats de salarié.
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« Les modalités de contrôles se font via l’application TAC VERIF, et comme elle respecte les règles métropolitaines, on dépend d’elle de facto »
Romain Flory, responsable process data de la plateforme Covid
Car la Polynésie n’ayant pas la main sur l’outil de contrôle du pass, c’est-à-dire l’application métropolitaine TAC (TousAntiCovid) Verif, elle ne pourra que se soumettre aux annonces de l’Elysée. « Comme c’est une restriction de liberté, les modalités de contrôles se font via cette application, et comme l’outil de contrôle respecte les règles métropolitaines, on dépend d’elle de facto » explicite le responsable process data de la plateforme Covid, Romain Flory. A titre d’exemple celui qui décidera de ne pas faire de dose de rappel verra son pass sanitaire automatiquement désactivé par Paris.
Mais si la Polynésie est contrainte par la métropole, elle suit de toute façon les recommandations de la HAS (Haute autorité de santé). « Il faut bien noter la complexité d’adapter notre schéma local au schéma national, puisque le pass sanitaire et la génération des codes sont liés par le système informatique au dispositif national » a déclaré mercredi en conférence de presse, l’épidémiologiste de la plateforme Covid, Henri-Pierre Mallet. Le décret attendu par les autorités sanitaires a été publié jeudi 26 novembre au journal officiel de la République française. Il devrait permettre au gouvernement de publier à son tour dans les prochains jours un arrêté d’application au JOPF, mais « uniquement s’il y a des dispositions contraires à celles de la Polynésie » indique-t-on à la direction de la santé.