Depuis lundi, la dixième édition de la semaine des langues vivantes est célébrée sur le territoire. L’occasion de se pencher sur la thématique de la transmission des langues polynésiennes, comme le reo pa’umotu, de moins en moins parlé par les jeunes.
Pour les familles Arakino et Kavera de Faa’a, originaire de l’île de Hao et Reao, la transmission de la langue se fait d’abord et avant tout à la maison. « Peut-être que ce n’est pas gentil de ma part, je les oblige. Je ne veux pas qu’ils perdent leur langue. Et donc à chaque fois qu’ils font des fautes de prononciation, non, c’est pas comme ça. C’est comme ça, sourit Lolita. Par exemple, je dis ‘Tokia maman’, va chercher maman. Et je répète tous les jours ‘A toki’ et ramène ta vaisselle. Et aujourd’hui, dès que je parle, ils savent déjà ce que ça veut dire. Et ils me répondent en pa’umotu » . « Ce qu’il faudrait faire en famille, c’est de déterminer un moment où l’on parle que le Poumoutou. Au petit déjeuner, au déjeuner, au dîner. Voilà, ça te fait 3 heures de reo pa’umotu dans la journée. C’est quand même costaud » , ajoute Antoine.
En 2022, l’institut de la statistique s’est penché sur les langues parlées en famille. Le reo pa’umotu est très loin derrière la langue française et le reo tahiti.
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Pour Viri TAIMANA, membre de l’académie pa’umotu, le plus important est de diffuser son usage. « Je ne suis pas alarmiste. Je suis plutôt dans une conception que tout est déjà conservé. Il faut juste pratiquer, écrire au maximum. Il y a des efforts qui ont été faits par les gouvernements successifs, mais elles ne restent que timides » , conclut-il.