On connait depuis des siècles les bienfaits du va’a, mais on connaissait moins son impact dans le milieu médical moderne. Il fallait simplement y croire et André Vohi fait partie de ceux-là. Engagé depuis 5 ans dans le « va’a santé » par le biais de la CPS Challenge, et touché par les conséquences post Covid, André a proposé au personnel soignant du centre Te Ora Ora de Pirae d’installer sa machine : « Ma fierté, c’est d’avoir trouvé des gens qui accompagnent cette vision. Le va’a pour tous, ce n’est pas facile. Le va’a, c’est une identité, c’est une culture, c’est dur. On me prend souvent pour un fou, mais moi j’y crois ».
Inspirée d’un V6, cette pirogue statique permet d’améliorer l’état de la vingtaine de patients en Covid long : « Pour des patients dont les exercices de renforcement musculaire vont descendre en saturation à 93, 92 voire même en-dessous, sur la machine, ils prendront en moyenne 3 à 4 points au-dessus, ce n’est pas à négliger » explique Tim Evard, professionnel en activités physiques adaptées.
Baptisé Fa’aora Va’a ou « pirogue qui soigne », ce nouvel outil de rééducation a également su mettre en exergue des valeurs culturelles très appréciées par les patients : « Chez les Polynésiens, le fait de se soigner ensemble est quelque chose qui est très porteur et très signifiant. Cette dynamique de groupe est porteuse. Elle redonne confiance, elle entraine vers la guérison » indique Daniel Monconduit, docteur au centre médical.
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Pour Chesta Bou Kan San, patient du centre Te Ora Ora, c’est inespéré de se retrouver sur cette pirogue, lui qui est passé de très près de l’issue fatale après avoir contracté le variant Delta en août dernier. Non vacciné, il avait dû quitter Taha’a, son île natale, pour passer près d’un mois en service de réanimation. Aujourd’hui, il peut apprécier les bienfaits de cette pirogue : « C’est bien cette pirogue pour ceux qui sont malades des poumons, cela permet d’ouvrir la cage thoracique, cela fait du bien ». Et pour éviter de se retrouver dans son état, Chesta n’a qu’un seul conseil : « Il faut faire attention et se vacciner ».