4 080 exploitations agricoles ont été recensées lors du recensement général de l’agriculture en Polynésie française en 2023, dont les résultats ont été dévoilés ce jeudi. Parmi elles, 2 778 exploitent des cultures, 913 élèvent des animaux et 1 557 produisent du coprah. À noter que certains chefs d’exploitation exercent plusieurs de ces activités (cultures et/ou élevages et/ou productions de coprah), indique l’ISPF.
La surface agricole utilisée pour les cultures végétales, hors cocoteraies, est cependant seulement de 3 135 hectares, soit 0,8% de la surface totale de la Polynésie française.
Par rapport au recensement agricole de 2012, le nombre de personnes participant au travail agricole a reculé. La main-d’œuvre agricole s’élève à 5 050 équivalents temps plein pour environ 9 500 personnes (contre 15 800 en 2012) participant au travail agricole. Dans les îles Du Vent, la main-d’œuvre permanente non familiale est plus nombreuse que la main-d’œuvre permanente familiale, tandis que partout ailleurs, c’est l’inverse. Une situation qui s’explique par la taille plus importante de ces exploitations et par un accès à l’emploi plus varié.
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Un quart seulement des chefs d’exploitation travaille à temps complet sur l’exploitation. Les chefs d’exploitation ont en moyenne 49 ans et 31% sont des femmes. Néanmoins, les classes d’âges se rééquilibrent avec une augmentation de la part des agriculteurs de moins de 40 ans (de 22% en 2012 à 28% en 2023), et une augmentation de la part des 60 ans et plus (23% en 2023).
Les agriculteurs sont satisfaits de leur travail, malgré des conditions économiques difficiles, rapporte encore l’ISPF. Leur indice de satisfaction au travail est ainsi de huit sur dix. Plus d’un quart des chefs d’exploitation déclare que le revenu issu de leurs productions agricoles ne leur permet pas d’acheter ce dont ils ont besoin pour leur nourriture ou les produits essentiels. Ils sont plus de la moitié à ne pas pouvoir épargner. La situation est moins difficile aux Australes, puisqu’ils sont 38% à déclarer faire des économies régulièrement.
L’élevage a cependant progressé depuis 2012, que ce soit l’élevage de porcins, caprins, bovins et de volailles. En 2023, 453 élevages de porcs ont été recensés et le cheptel s’élève à 16 000 têtes. Un quart de ces élevages sont dirigés par des femmes. Les deux tiers des éleveurs supplémentaires se
trouvent aux Australes, où leur nombre est multiplié par 2,4. 176 exploitations élèvent 4 571 bovins. Le nombre de bovins est quasi stable depuis 2012, mais le nombre d’exploitations a augmenté de 41%. Les bovins en divagation sont 44 % à l’être aux Marquises (soit 830 têtes), contre seulement 8% aux îles Sous-le-Vent, 6% aux îles du Vent et aucun aux Australes.
181 exploitations élèvent 8 370 caprins. Par rapport à 2012, le constat est le même que pour les bovins, avec des exploitations plus nombreuses, mais moins d’animaux. Seules les Australes voient leur nombre d’exploitations de caprins augmenter sensiblement. Tous les caprins sont en divagation aux Tuamotu-Gambier, 58% aux Marquises, 36% dans les îles du Vent, 10% dans les îles Sous-le-Vent et 8% aux Australes.
Le nombre d’exploitations de volailles augmente sensiblement entre 2012 et 2023, passant de 55 à 126. Les difficultés des grandes exploitations touchées par une épidémie de salmonellose ont en effet conduit à une pénurie d’œufs qui a suscité des installations de petites structures dans les subdivisions éloignées. Le nombre de volailles est de 254 000. Cette production est toujours très concentrée sur les Îles Du Vent avec 87 % des volailles de la Polynésie française. Ainsi, environ 43,6 millions d’œufs ont été produits entre septembre 2022 et août 2023, dont 40,8 millions par des poules en cage. Quand il s’agit de poules en cage, les éleveurs vendent à 94% leur production aux professionnels.